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Les troubles locomoteurs

Engorgement

Un engorgement peut être la conséquence de blessures ou d’anomalies variées.

Il s’agit d’une accumulation de liquide (liquide synovial, œdème, sérum ou sang) ou d’une inflammation de la gaine synoviale des tendons, des bourses ou des articulations. Dans le cas d’hématomes et de contusions, il s’agit d’un mélange de sang, d’oedème et de sérum. Si l’engorgement persiste trop longtemps, le liquide risque de se transformer en tissu conjonctif.

Les causes des engorgements sont multiples: infection, surcharge, mauvais aplombs, troubles tendineux, mauvaise circulation sanguine, coups de pied, troubles hépatiques, cardiaques, rénaux, nourriture mal adaptée ou de mauvaise qualité

La prévention et le traitement consistent à faire bouger le cheval, à doucher le membre à l’eau froide et en l’application d’emplâtre (argile, gels…).

Tendinite ( Inflammation des tendons )

Le tendon est une structure anatomique qui relie un muscle à l’os. Chaque muscle a un ou des tendons à chaque extrémité. Il est formé de fibres solides, un peu comme une corde, qui sont parfois le siège d’une inflammation, c’est la tendinite.

Elle est due à un mouvement répétitif, parfois dans une mauvaise position, ou un effort soutenu, ou encore des vibrations mécaniques.

Certains tendons sont entourés d’une gaine synoviale (la gaine synoviale permet d’éviter le frottement du tendon sur un os par exemple) ; l’inflammation de ces structures s’appellera teno-synovite.

L’inflammation chronique entraîne l’apparition d’une fibrose qui est un moyen de cicatrisation. La fibrose entraînera un épaississement du tendon, l’empêchera d’être totalement fonctionnel, les douleurs deviendront chroniques, le mouvement ne sera plus optimal, la guérison risquera d’être longue.

La tendinite apparaît lorsque le muscle ne travaille plus correctement, en ne se contractant ou en ne se relâchant pas totalement. C’est alors le tendon qui doit compenser, alors que celui-ci est normalement inextensible. Il va alors s’user et des fibres tendineuses peuvent se rompre.

La tendinite est souvent visible : la région des tendons se déforme en “ventre de truie”, ce qui fait une poche au niveau des tendons. Cependant le vétérinaire devra faire une échographie pour mesurer la gravité de la tendinite.

Le traitement de la tendinite est composé de repos, douches froides et éventuellement d’anti-inflammatoires. D’autres traitements peuvent être prescrits par un vétérinaire : les feux (liquides, en pointe ou en raies), de la chirurgie ou des vésicatoires.

Epanchement de Synovie

Il s’agit d’une inflammation de la gaine synoviale articulaire. Des grosseurs molles dues à l’accumulation de liquide se sentiront au niveau de l’articulation touchée (souvent au jarret, au genou et au boulet).

Le gonflement d’une articulation ne peut pas s’apprécier à la radiographie sur toutes les articulations. Il est très difficile d’apprécier un gonflement articulaire pour les articulations “profondes” entourées d’une grande quantité de muscles.

C’est la cause des [tares molles->art129]. Si l’épanchement se situe dans la région du tendon, on parle de tare tendineuse, et si elle se situe dans la région d’une articulation, on parle de tare articulaire.

Effort de boulet

Définition : Entorse du boulet provenant d’un faux appui ou d’une glissade et se traduisant par la chaleur du boulet (…) indiquant une souffrance aiguë. (“Manuel d’hippologie”, FEDERATION FRANCIASE DES SPORTS EQUESTRES, édit. LAVAUZELLE, Paris-Limoges 1975)

Ostéochondrose ou ostéochondrite

C’est une affection du cartilage en croissance. Cette affection intéresse la plaque de croissance cartilagineuse (cartilage de conjugaison) et le cartilage articulaire. Il en résulte une perturbation de l’édification du squelette lors de son ossification à partir de sa maquette cartilagineuse (ossification enchondrale). On devrait donc plutôt parler de dyschondroplasie puisque l’atteinte primitive est cartilagineuse. Cette lésion primitive, infra-clinique, est identique pour le cartilage articulaire le cartilage de croissance. Ces deux cartilages sont semblables moléculairement et cellulairement. Ils le sont également entre espèces.

L’ostéochondrose est une maladie orthopédique fréquente chez les jeunes chevaux. Bien que son étiopathogenèse ne soit que partiellement comprise, les chevaux affectés sont facilement identifiés sur la base des manifestations cliniques et de tests diagnostiques auxiliaires.

L’ostéochondrose fait des ravages parmi les chevaux de courses, l’ostéochondrose du jarret est plus fréquente chez les chevaux de races lourdes mais celle des boulets s’observe plus fréquemment chez les chevaux légers, à croissance lente.

L’héritabilité de l’ostéochondrose du jarret a été estimée à 0,52 et celle des boulets à 0,21.

Javart cartilagineux ou nécrose des cartilages

C’est une pathologie ancienne, souvent vu à l’époque sur les chevaux de trait, mais aujourd’hui oubliée et peu connue. Une partie du fibrocartilage complémentaire peut se nécroser et se surinfecter, avec fistulisation et écoulement de pus au niveau de la couronne.

Ankylose

Il s’agit de la perte de mobilité d’une articulation. S’accompagne souvent d’une diminution ou d’une disparition de la boiterie et de la douleur.

Bursite

Les bourses séreuses sont des cavités closes limitées par une membrane contenant de la synovie (liquide contenu dans l’articulation) facilitant le glissement de structures anatomiques les unes sur les autres et évitant les frictions.

La bursite est l’inflammation d’une bourse séreuse.

Maladie naviculaire, fourbure, ostéite

Hygroma du genou et du coude

Arthrose ou Pathologies ostéo-articulaires chroniques

Ces pathologies viennent d’une usure de l’articulation correspondante. L’arthrose peut toucher toutes les articulations, que ce soit les membres ou le dos.

Elles peuvent avoir plusieurs causes :

– un accident sur une articulation (clou de rue, entorse…)

– plusieurs petits traumatismes qui s’ajoutent dans le temps.

L’arthrose évolue souvent en s’aggravant avec le temps. De plus, lors de temps humides, les douleurs semblent être plus fortes. Cette maladie ne peut pas guérir, les seuls médicaments ayant un effet servent à ralentir sa progression.

Ostéochondrose disséquante (ou OCD)

Cette maladie touche principalement les jeunes chevaux (elle peut commencer dans la première année du poulain) et s’apparente à une dégénérescence des cartilages. Cette malade touche principalement le jarret et commence par un vessigon articulaire, avec peu ou pas de boiterie. Elle peut aussi toucher les boulets et plus rarement le grasset et le genou.

Plusieurs causes sont aujourd’hui suspectées : mauvaise alimentation, carence, surcharge pondérale, traumatisme articulaire et un terrain génétique.

L’OCD peut se détecter lors d’une radio. On voit alors de petits fragments osseux dans les articulations touchées. Le traitement consiste à enlever ces fragments sous arthroscopie

Fractures et fêlures

Les fractures et fêlures peuvent toucher tous les os. On distingue différents types de fractures et fêlures en fonction de leur forme. C’est aussi en fonction de ces types que le pronostic pourra être fait.

Les fractures complètes

Ce sont les fractures les plus graves qui vont nécessiter un plâtre et la mise de plaques et vis. Elles touchent surtout les métacarpiens, les métatarsiens et les phalanges (c’est-à-dire la partie du membre située sous le genou ou le jarret).

Les fractures complètes se distinguent par le fait que l’os est coupé entièrement, dans sa longueur ou sa largeur. Les plus graves sont celles dites “en sac de noix” : l’os est alors coupé en de nombreux morceaux. C’est ce type de fracture qu’a eu l’étalon Barbaro.

Les fractures en copeaux

Elles sont bien moins graves que les fractures complètes. Il s’agit en fait de morceaux de l’os qui se détachent sur les bords de l’os, principalement au niveau des os du carpe et de l’extrémité de la troisième phalange.

Elles mènent souvent à des boiteries légères et le traitement consiste à retirer les bouts qui se sont détachés sous arthroscopie. Après plusieurs mois de convalescence le pronostic est souvent favorable.

Les fêlures

Elles ne s’accompagnent pas toujours de boiterie et sont donc plus dures à détecter. Certaines sont d’ailleurs aussi très discrètes à la radio et il faut souvent faire plusieurs prises de vue pour les mettre en évidence.

Une fêlure consiste donc à une faille dans un os, sans qu’il y ait détachement.

Fracture de la troisième phalange

Voir Fracture

Entorse

L’entorse peut être définie par “une contrainte anormale sur une articulation et entraînant une souffrance ligamentaire”.

Ceci signifie donc que les ligaments ont subi des contraintes anormales et font alors souffrir le cheval. S’il n’y a eu qu’un léger étirement des fibres ligamentaires, on parle alors d’entorse légère. Si quelques fibres du ligament ont été rompues, on parle alors d’entorse modérée. Enfin si la rupture concerne toutes les fibres, il s’agit d’une entorse grave.

L’entorse peut aussi s’accompagner d’une fracture si le ligament arraché entraine avec lui une partie de l’os. On parle alors d’entorse avec fracture, le cas le plus grave.

L’entorse touche principalement l’articulation du boulet, mais peut aussi toucher les phalanges, le carpe et le tarse. Au moment de l’entorse, le cheval retirera violemment son membre et ne s’y appuiera pas. En cas d’entorse légère, le cheval se remettra rapidement à marcher normalement, sans boiterie.

Dans les cas les plus bénins, un peu de repos suffira, mais dans les cas les plus graves une intervention chirurgicale ou un plâtre peuvent être nécessaires.

Claquage

On parle de claquage lorsque des fibres se rompent. Il peut s’agir de fibres ligamentaires (voir entorse), de fibres tendineuses (voir tendinite) ou de fibres musculaires.

Dans tous les cas, le claquage est suivi d’une forte boiterie et le cheval doit être mis au repos. De plus un vétérinaire doit faire une échographie pour savoir quelles fibres sont touchées, à quel point et quel sera le traitement.

Arthrite

L’arthrite est une inflammation aiguë ou chronique de l’articulation. Il ne faut pas confondre l’arthrite avec l’arthrose, qui est une dégénérescence du cartilage.

L’arthrite peut avoir une cause infectieuse ou rhumatismale. On parle de monoarthrite inflammatoire lorsqu’elle ne touche qu’une articulation et d’oligoarthrite lorsqu’au moins deux articulations sont touchées.

Les poulains peuvent avoir une forme particulière d’arthrite : l’arthrite septique du poulain se déclenche avant que le poulain ait 4 mois et se manifeste par une boiterie et une distension de l’articulation (par exemple un vessigon). Le poulain doit alors être hospitalisé pour des soins intensifs et le nettoyage de l’articulation.

Accrochement de la rotule

La démarche saccadée est causée par le non-décrochement du ligament tibio-patellaire médial. Le membre atteint ne peut plus plier à ce niveau. La forme clinique peut être unilatérale ou bilatérale.

Une solution pour essayer de soigner le cheval (et donc de décoincer la rotule) est de lui demander de reculer. Si cet incident survient régulièrement, il est possible d’effectuer une chirurgie.

Contusions musculaires

La contusion musculaire est la conséquence d’un coup reçu sur un muscle en phase de contraction. Elle se manifeste par une douleur musculaire localisée au point d’impact, de l’enflure et une ecchymose (épanchement de sang sous la peau consécutif à une rupture des vaisseaux), qui sont d’autant plus importantes et profondes que le choc est fort.

Maladies du pied

Pied-bot

Le pied-bot est la conséquence de la rétractation du fléchisseur profond. La boite cornée se développe verticalement, les talons sont massifs, la fourchette est enserrée par une sole très dure, irrégulière et convexe par endroits. Le pied-bot est traité par le maréchal-ferrant qui pose un fer à la florentine.

Boiterie

Les boiteries sont la principale cause de visites vétérinaires chez les chevaux. Pour la soigner il faut déterminer :

– le membre atteint

– la structure atteinte (articulation, tendon, ligament…)

– et la sévérité de l’atteinte.

Identifier le membre atteint

Lorsque le cheval ne pose pas un membre, il est évident que c’est le membre atteint. Cependant, lorsque le cheval pose ses 4 membres, l’identification du membre atteint peut poser plus de soucis.

On fera alors un examen dynamique en demandant au cheval de marcher et trotter en ligne droite et en cercle.

La boiterie d’un membre antérieur est assez facile à mettre en évidence : le cheval va baisser la tête sur son membre sain et la relever sur le membre atteint pour enlever du poids sur ce membre. De plus la boiterie sera accentuée sur le cercle à la main du membre atteint (par exemple si c’est l’antérieur droit qui est atteint, la boiterie sera augmentée à main droite).

La boiterie d’un membre postérieur se détermine en étant derrière le cheval : la hanche du coté du membre atteint descendra moins, là encore pour soulager le membre.

Identifier le niveau de la boiterie

Il existe deux méthodes pour déterminer à quel niveau se situe la boiterie lorsque rien ne le laisse supposer (en cas de chocs, on se doute que la boiterie vient du lieu du choc).

La première est l’anesthésie tronculaire. On va alors anesthésier les nerfs du membre en partant des nerfs du pied et en remontant. Entre chaque injection, on vérifie si la boiterie est encore visible. Lorsque la boiterie disparaît, on sait qu’elle se situe entre la dernière piqûre et l’avant-dernière.

La deuxième est l’anesthésie intra-articulaire. Ce coup-ci on va anesthésier directement les nerfs correspondant à l’articulation, et la boiterie disparaîtra lorsque l’articulation en cause aura été anesthésiée.

Identifier les structures touchées

Grâce à une radiographie, il est possible de savoir si la boiterie est d’origine osseuse ou articulaire. Grâce à une échographie, on peut par contre savoir si la boiterie est d’origine ligamentaire, tendineuse, cartilagineuse ou synoviale.

Ces deux techniques sont donc complémentaires pour déterminer exactement la boiterie. Cependant, en fonction des conditions d’apparition de la boiterie, ils peuvent être superflus.

Les différentes boiteries

– Les boiteries suite à un choc violent ou une chute

On peut alors redouter une fracture ou une fêlure, des contractions musculaires, des hématomes.

– Les boiteries aiguës lors d’un travail

Le risque de fracture est plus faible, mais il existe tout de même, en particulier chez les chevaux faisant de gros efforts (comme les chevaux de course).

Les plus courantes sont les entorses, les tendinites, les bleimes, les clous de rue et le coup de sang ou myosite.

– Les boiteries aiguës au repos

Le premier risque, surtout pour un cheval au pré, est la fourbure aiguë. On peut aussi suspecter un clou de rue, un abcès du pied, une fourmilière, une fourchette pourrie, des crevasses, des lymphangites ou un accrochement de la rotule.

– Les boiteries chroniques

A la suite de certaines blessures ou de boiteries mal soignées, des boiteries chroniques peuvent apparaître. Il n’est alors plus possible de soigner ces boiteries, uniquement de soulager le cheval.

On peut citer la maladie naviculaire, les pathologies ostéo-articulaires chroniques, les exostoses (ou tares dures), la fourbure chronique et l’ostéochondrose ou l’OCD.

Oedème

Les oedèmes correspondent à une accumulation de liquide sous la peau. Ils surviennent suite à des traumatismes, des infections ou des maladies plus générales.

Ils vont concerner la locomotion du cheval lorsqu’ils sont situés dans les membres. Les œdèmes ont tendance à descendre en guérissant, en créant un engorgement des régions plus basses.

L’œdème disparaît généralement de lui-même au bout de quelques jours, mais il est possible de favoriser cette disparition à l’aide de médicaments ou de soins locaux (douche, emplâtre…)

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