Monter un cheval peureux

Par expérience personnelle, je sais à quel point il peut être frustrant et décourageant de monter un cheval qui a peur. Depuis des années je suis donc à la recherche pour trouver des explications et surtout des solutions. Dans mon long chemin de dépistage je suis tombé sur certains facteurs que j’aimerais partager avec vous pour vous encourager à ne pas baisser les bras.

En sachant plusieurs choses sur la peur de votre cheval, vous trouvez éventuellement la solution pour vous et votre cheval. Déjà le point important c’est la compréhension de l’instinct de fuite chez le cheval. C’est cela qui a permis au cheval de survivre depuis des siècles. En conséquence, si votre cheval a peur de quelque chose, un bruit, une silhouette ou même un simple bout de papier parterre, comprenez bien que ce n’est pas pour vous mettre en colère, mais il a bien eu peur.

Changez alors votre attitude envers lui et au lieu de gronder, dites je-ne-sais-quoi du style : n’aie pas peur je suis là pour te protéger. Vous verrez qu’une phrase comme ça aide beaucoup plus que de le punir (pendant de longues années vous ne croyez pas combien de fois des cavaliers de haut niveau m’ont conseillé de réagir avec une punition sévère).

Il vous arrive aussi de passer avec votre cheval devant un endroit et votre cheval a peur du même pot de fleurs qu’il a vu il y a une minute? Ne vous vexez pas, l’explication possible se trouve peut-être dans la théorie de « l’œil dominant ». Un entraîneur de marque m’a déjà parlé du fait que, sachant que le cheval voit de façon binoculaire, des fois dépendant du cheval les informations côté gauche arrivent plus vite au cerveau que celles de l’oeil droit. Ce tuyau m’avait déjà aidé dans mon périple difficile. Maintenant la théorie de “l’œil dominant’ est encore plus facile à comprendre et ainsi l’appréhension des réactions de notre compagnon à quatre pieds. Presque tout le monde a cette vision, c’est-à-dire que tout le monde a UN oeil qui (en principe) fait la plupart du travail optique. Cela explique aussi pourquoi nous, les humains, avons un côté préféré. Avant de rigoler et dire que « c’est nul », faites le test vous-mêmes pour votre vue. Formez un triangle avec votre index et pouce des deux mains. Ensuite visez un objet à travers le triangle (utilisez le triangle comme cadre) avec les deux yeux ouverts. Maintenant fermez votre œil droit. L’objet a bougé? Maintenant ouvrez l’œil droit et fermez l’œil gauche. L’objet bouge cette fois? Si l’objet « bouge » (vous avez l’impression que ça bouge) vous regardez avec votre œil « non dominant ». Si l’objet ne bouge pas et reste bien dans le cadre, vous regardez avec votre œil dominant. Vous pouvez refaire ce test plusieurs fois et vous verrez que c’est vrai, il peut même arriver que l’objet « sorte » carrément du cadre si vous utilisez votre œil non dominant. Voici l’explication pourquoi votre cheval est plus « peureux » des objets qui passent sur le côté non dominant de sa vision. Chez ma jument c’est le côté droit, sans avoir fait trop attention, je sais qu’elle se sent plus en sécurité si le « danger » vient de la gauche, aujourd’hui je connais la raison. Cela dit, il est maintenant aussi plus clair pourquoi elle bouge sa tête pour voir mieux éventuellement avec son « bon » œil.

Voici des exemples à éviter si vous montez un cheval peureux :

Ne jamais punir le cheval s’il réagit par peur. Une punition à cause de sa peur serait comprise comme s’il avait raison d’avoir peur (vous n’allez pas punir votre enfant qui par peur a fait pipi dans ses couches non plus, il faut rester logique). D’un autre côté ne le félicitez pas pour son courage pendant ses réactions, ce serait récompenser son comportement. Si votre cheval montre sa peur devant un objet précis, n’ignorez pas ce signe en allant tout droit vers l’objet, si possible (pour accentuer) en utilisant des aides rudes. Son instinct ne lui dit qu’une chose : fuir ; laissez-lui le temps de découvrir que le danger n’est pas réel. Ne fixez pas un objet dangereux, votre cheval fera pareil que vous. Observez plutôt la nature et ne faites pas sans le vouloir d’une simple poubelle un prédateur pour votre cheval.

Des exemples à suivre ….

Prenez le temps de laisser votre cheval faire des découvertes positives. Pas à pas il comprendra beaucoup mieux. Il ne mange pas sa ration de foin en une bouchée non plus, alors restez patient, montrez-lui qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur. Si vous avez la possibilité de vous approcher du « danger » sans que le cheval ne le voie, c’est un bon moyen. Votre cheval n’a pas peur des choses qu’il ne peut pas voir. Une fois arrivé au danger « mangeur de cheval » relâchez les rênes, mais soyez préparé à un mouvement brusque par surprise. En général les mouvements comme ça sont faciles à gérer. La raison pour laquelle il faut laisser les rênes sans tension est ancrée dans la nature du cheval. Souvent claustrophobe, il cherche à s’échapper si vous essayez de le retenir de force, ça lui fait renforcer simplement sa peur. Soyez relax et cool en selle, les émotions n’ont pas leur place à côté de vous, elles sont restées à l’écurie avec vos autres affaires inutiles. Respirez calmement, n’oubliez pas que votre partenaire est sensible et il sent de suite si vous garder votre souffle et comprendrait que « attention il y a un truc qui ne va pas ». Reposez-vous dans votre selle, essayez de devenir une part de votre cheval, montrez-lui qu’il est entre de bonnes mains.

Votre compagnon comprendra très vite qu’entre vous c’est la confiance qui règne, il peut compter sur vous à chaque moment dans chaque situation, c’est comme ça qu’il va maîtriser sa peur et vous pourrez enfin profiter de votre vie commune ensemble où la peur est plus facile à gérer.

Un ouvrage de référence sur le sujet :

2 plusieurs commentaires

  1. carolinecottron@hotmail.com

    Bonjour, J’ai depuis peu, enfin depuis 6 mois un soucis avec la jument que je monte depuis bientôt 2 ans, un samedi matin en balade quelque chose que je n’ai pas vu ou senti lui a fait peur au point du lui faire faire un demi tour, de me planter sur place et de rentrer aux écuries au grand galop… En balade elle était fiable, n’avait peur de rien ou presque. Depuis ce jour, elle plante les 4 fers, susaute, tente des demi tours et elle est très inquiète, seule ou avec une autre jument et en tête (on essaye car si elle est derrière, elle se fait distancer et devient difficile à faire obéir, elle chauffe et se fatigue). Elle fait la même chose à une autre cavalière qui la monte, j’ai essayé de la rassurer, de ne pas lui montrer d’inquiétude et de faire comme si de rien n’était, les demi tour nous les punissons. Rien ne change…On ne sait pas trop quoi faire…Avez-vous une idée?

  2. peter@horse-village.com

    c’est avec beaucoup plaisir que j’ai lu ce commentaire, merci.

    si vous avez des questions et/ou des expériences à partager, n’hésitez pas de vous inscrire sur notre forum, vous allez vous plaire.

    à bientôt ….

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