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Hébergement en équipiste. Ici Sire, des Chevaux d'Arcand en Haute Savoie
Hébergement en équipiste. Ici Sire, des Chevaux d'Arcand en Haute Savoie

Alimentation équine : jouons nous aux apprentis sorciers ?

Depuis la domestication du cheval jusqu’à son “utilisation” en mode loisir de ces dernières années, le mode d’hébergement des chevaux est resté globalement à peu près le même. Les contraintes de l’usage militaire ou agricole ont fait que très souvent le box ou la stabulation ont été privilégiés.

La conséquence de cette domestication et de ce mode d’hébergement a été l’artificialisation croissante de son alimentation, pour aboutir de nos jours dans une grande majorité des cas à une alimentation ultra transformée, industrielle, et essentiellement à base de céréales, en complément de fourrage ou de foin dans le meilleur des cas.

L’organisme du cheval est prévu pour manger peu, mais tout le temps…

Or depuis quelques décennies, éthologues biologistes se sont (enfin !) penchés sur l’alimentation du cheval, et surtout dans l’analyse de ses besoins réels et non pas supposés. La tradition, exigeant orge et avoine à outrance, commence à céder le pas à une approche plus globale et raisonnable, comme en témoigne cet excellent ouvrage de Roger Wolter, “L’alimentation du cheval“, qui à ce jour reste une référence incontestable – et incontestée.

De fait nous sommes enfin en train de revenir à une alimentation plus respectueuse de la nature du cheval. Mais… Il y a toujours un mais. Le foin ou des aliments complets ne contiennent pas toujours forcément tous les nutriments nécessaires à un réel bon équilibre alimentaire d’une part, et d’autre part l’usage de produits de soin ou d’hygiène dits “naturels” a ouvert une porte béante à un flot “naturaliste” en tous genres, qui vont du “soin quantique à distance” (si si, on soigne la fourbure par soin vibratoire je vous assure !) au naturopathe auto proclamé “holistique” souvent sans la moindre formation vétérinaire.

Dans ce flot toutefois, Internet peut s’avérer d’un grand secours, même s’il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Les sites de confiance, à l’instar de Classequine.com font face à d’autres plus ou moins sérieux, qui surfent sur la mode et vendent d’innombrables produits sans conseil spécifique, jonglant avec l’ignorance et les émotions de leurs proies hélas faciles.

L’assistance vétérinaire, une aide précieuse et un gage de sérieux.

Dès lors qu’il s’agit d’alimentation ou de soins au cheval, se renseigner, s’informer avec des bases solides et scientifiques reste indispensable. Se passer de la chimie lourde ou de l’alimentation industrielle, oui, mais jouer les apprentis sorciers mettrait votre cheval en péril, avec des actions menées de bonne foi et avec les meilleures intentions du monde. Le vétérinaire (et pas le quantique du coin) reste la source la plus fiable et responsable.

L’huile de lin pour cheval, par exemple, fait partie de ces modes. L’huile de lin, c’est bien ! Ok. Oui mais pourquoi ? Est ce que je peux prendre n’importe laquelle (ben quoi c’est de l’huile de lin non ? ), quelle quantité donner, en quelle circonstance, etc. Le problème est que trop souvent, face à un flot d’information trop important, nombre de propriétaires se tournent vers les forums, les groupes facebook et j’en passe au lieu de poser simplement la question à un véto. Conséquence on se retrouve face à la célébre “Sophie47” (pardon à toutes les Sophies !) et autres Bertrand34, qui généralement sont experts en à peu près tout et vous assureront que ci, que ça, et que pour votre cheval et que “moi à votre place”, etc. etc.

Alors oui l’huile de lin peut être bénéfique, mais pas n’importe laquelle, pas n’importe quand. Etant un “complément alimentaire” et non un médicament, ce type de produit ne subit pas du tout les mêmes contrôles, et peuvent facilement provenir de fabricants douteux qui vendent des produits inadaptés ou de piètre qualité (c’est le cas par exemple des huiles essentielles…)

Des compléments alimentaires, pas de la poudre de perlimpinpin

Nous l’avons vu, la supplémentation peut s’avérer nécessaire selon la qualité de l’alimentation de base. Les aliments industriels sont TOUJOURS imparfaits, pour une simple raison, ils sont essentiellement le fruit des céréaliers traditionnels. Conséquence, un aliment incomplet oblige à un rééquilibrage pour arriver à quelque chose qui pourrait être un meilleur compromis. Même si certains on fait de gros efforts et que quelques marques sont sorties du tout céréales, il manque (ou il y a trop !) de tel ou tel élément. Une bonne (in)formation permet au final et à moindre frais (mais il est vrai avec plus d’implication et de travail), d’arriver à une alimentation au plus juste et réellement adaptée.

Des petites aides, comme du curcuma, ont fait leurs preuves pour les chevaux âgés par exemple, ou de la levure de bière qui remplace efficacement des produits artificiels ou la biotine que l’on donne abusivement au cheval. Mais encore une fois, naturel n’est pas forcément synonyme de “bien”, “bon”, et “sain”, sans l’avis d’un professionnel de la profession comme j’aime à dire. Cela reste des produits actifs, pouvant avoir des effets secondaires inattendus et le conseil d’un vétérinaire (le votre ou celui proposé par un site de vente sérieux) reste indispensable.

Les charlatans sont légion, et votre meilleure arme pour un cheval en pleine forme et en parfaite santé reste votre propre savoir, et le savoir ne se trouve pas dans des groupes facebook ou très rarement…

Pour aller plus loin

La bible de l’alimentation du cheval, le Wolter, reste l’incontournable référence qui vous permettra scientifiquement de déterminer la ration de votre cheval dans les règles de l’art. Un investissement minime pour une vie tranquille à l’abri  des vendeurs de rêve quantico-vibratoires….


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