CULTURE ET RECOLTE
Il peut s’agir, soit de la culture de l’Aloe vera chez soi en pot dans votre appartement ou en pleine terre dans votre jardin, pour vos besoins personnels ; soit de la culture de plantes par dizaines ou centaines de milliers, destinées aux usines de transformation et de commercialisation industrielles.
1) Culture et récolte individuelle
Il suffit de vous procurer un plant d’AIoe vera (en l’achetant, ou en demandant un rejet à quelqu’un qui en possède déjà un) et de le mettre dans un pot de taille adaptée que vous pourrez sortir à la belle saison mais que vous devrez rentrer impérativement à l’automne si vous habitez une région froide avec des possibilités de gel ; ou bien en pleine terre dans votre jardin si le climat y est doux toute l’année.
Pour ce qui est de la culture en pot, il est conseillé de changer la taille de celui-ci chaque année en suivant le rythme de croissance jusqu’à la taille adulte, en ajoutant éventuellement, à chaque fois, un peu de fertilisant. La fréquence d’arrosage est très variable suivant la saison, la température ambiante, l’exposition, la nature de la terre, etc. Il m’est donc difficile de vous donner des règles précises. Le principe de base consiste a maintenir la terre légèrement humide en arrosant si besoin est, ce qui selon les conditions peut aller de une à deux fois par semaine, en gardant toujours à l’esprit que l’Aloe vera n’a pas un grand besoin d’eau. Résistez donc à l’envie de l’arroser trop souvent, même si la terre vous paraît un peu sèche en surface.
Si vous le placez dans votre jardin, choisissez un coin très ensoleillé, et arrosez-le de préférence le matin de bonne heure à l’occasion de belles journées, seulement pour maintenir, là encore, la terre légèrement humide.
L’Aloe vera est une plante très résistante et facile d’entretien, vous n’aurez donc aucun mal à en faire pousser si vous désirez avoir chez vous un “Docteur vert” toujours présent et disponible pour le traitement efficace de nombreux premiers soins. La récolte individuelle est extrêmement simple. Il vous suffit de couper une belle feuille extérieure dont vous sectionnerez les extrémités supérieure et inférieure, ainsi que les deux côtés, avant d’enlever délicatement, avec un grand couteau, la cuticule et le derme contenant la sève rougeâtre, pour ne garder que le magnifique “filet” transparent de la pulpe que vous utiliserez alors, immédiatement, pour l’usage recherché.
2) Culture et récolte industrielle
Elle est effectuée par des agriculteurs professionnels sur d’immenses surfaces dans certaines régions du monde au climat adéquat. La plupart de ces exploitants pratiquent d’ailleurs la culture “biologique” de l’Aloe vera, c’est-à-dire sans aucun engrais ni pesticides. avec rotation des cultures et des jachères, afin de produire des plantes les plus naturelles qui soit et riches de toutes leurs potentialités.
Les feuilles extérieures sont récoltées manuellement, à raison de deux ou trois à la fois, tout au long de l’année au fur et à mesure qu’elles arrivent à maturité, par des ouvriers spécialisés utilisant une technique de coupe qui préserve à la fois la plante et la pulpe de la feuille. Compte-tenu de ces coupes régulières, chaque plante doit généralement être remplacée par un nouveau plant tous les deux ou trois ans.
Sitôt coupées, les feuilles sont directement recueillies par tapis roulant dans une remorque qui, une fois pleine, les transporte rapidement aux unités d’extraction et de stabilisation, situées à proximité des plantations, pour y être instantanément traitées.
Les producteurs d’Aloe vera se répartissent schématiquement en trois catégories:
– Les planteurs indépendants qui le cultivent et le vendent sans transformation aux deux autres catégories ci-après.
– Les planteurs manufacturiers qui le cultivent et le transforment pour fabriquer leurs propres produits.
– Les fabricants manufacturiers qui ne font qu’acheter l’Aloe vera pour fabriquer des produits bruts, ou transformés, destinés à la revente en gros ou au détail.
Dans l’agro-industrie actuelle de l’Aloe vera, il faut savoir que ce sont les américains qui occupent la toute première place avec des millions de plantes réparties principalement au Texas (notamment dans la vallée du Rio Grande), en Floride et en Californie.
EXTRACTION ET CONSERVATION
Il faut distinguer ici l’extraction de la sève et celle de la pulpe qui donnent lieu à la réalisation de produits aux usages totalement différents.
1) Sève ou suc – Autrefois, la sève était collectée par simple écoulement dans une peau de chèvre, une auge de bois, ou tout autre contenant rudimentaire, puis concentrée par simple évaporation à l’air libre, ou par ébullition sur un feu pendant quelques heures avant de laisser refroidir. On obtenait ainsi une masse résineuse compacte brun foncé.
Actuellement, des techniques industrielles ont remplacé ces moyens artisanaux. La concentration de la sève collectée se fait dans des chambres à vide qui permettent d’obtenir à la finale une poudre fine de teinte rougeâtre à brun rouge, d’odeur forte caractéristique et à saveur amère très désagréable.
C’est à partir de cette sève concentrée et séchée, qui se conserve bien, que sont préparées les différentes formes galéniques (poudre et teinture principalement) utilisées dans la préparation des spécialités pharmaceutiques allopathiques et homéopathiques à base d’Aloe vera destinées exclusivement aux indications digestives.
2) Pulpe ou gel – Jusqu’à ces dernières décennies, la pulpe fraîche, du fait de sa rapide dégradation à l’air libre par oxydation, ne pouvait être utilisée qu’immédiatement après avoir été prélevée dans la feuille, ce qui limitait son usage aux seules personnes ayant un Aloe vera à portée de main.
Fort heureusement, la mise au point d’un procédé naturel de stabilisation de la pulpe fraîche par le pharmacien Bill Coats (déjà cité) à la fin des années 60, a permis la mise en place de méthodes industrielles d’exploitation et d’extraction pour une commercialisation à grande échelle.
Méthode d’extraction et de conservation :
– Les feuilles, arrivant en provenance des champs de culture où elles viennent juste d’être coupées, sont d’abord déversées dans un immense bac d’eau claire où elles subissent un pré-lavage avant de rejoindre sur tapis roulant un appareil de lavage automatique qui va les nettoyer à fond grâce à de puissants jets d’eau. Reprises sur tapis roulant, les feuilles ont leurs deux extrémités tranchées manuellement avant de passer, après un dernier rinçage, dans un extracteur spécialement conçu pour faire sortir la pulpe fraîche de la feuille par une simple et très légère pression mécanique. Cette pulpe est recueillie directement à la sortie de l’extracteur, tandis que les feuilles “dépulpées” sont évacuées à l’extérieur pour y être compostées en vue de leur épandage sur les champs comme fertilisant.
– La pulpe fraîche recueillie dans l’extracteur est alors immédiatement stabilisée en l’homogénéisant avec certaines substances qui vont neutraliser l’action des enzymes qui sont à l’origine de son oxydation et rancissement rapide au contact de l’air, mais cela sans les détruire compte-tenu de leur importance dans certaines actions du gel. La formulation utilisée pour cette stabilisation naturelle, qui conserve à la pulpe l’intégralité et l’intégrité de la totalité de ses composants, donc de l’ensemble de ses vertus, est évidemment tenue en partie secrète du fait des énormes intérêts commerciaux qui en dépendent.
Récoltée et stabilisée, la pulpe fraîche de l’Aloe vera se conserve parfaitement et peut alors être intégrée à la demande, sans aucun problème, dans des produits spécialisés, produits qui sont encore, le plus souvent, stabilisés pour une plus grande sécurité et une meilleure efficacité.
Il existe d’autres techniques (pressage de la feuille entière suivie de l’extraction des éléments indésirables par filtration, déshydratation, lyophilisation, etc.),