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( Dessin de la grotte d'Altamira en Espagne )

Domestication du Cheval

Les trouvailles archéologiques et paléontologiques indiquent que le cheval a été domestiqué il y a à peu près 5 000 ans. A cette époque (environ 3000 av. J.-C.), le chien était déjà compagnon de l’humain depuis 9 000 ans, et des troupeaux de chèvres, moutons et bœufs étaient élevés depuis plus de 5 000 ans. Malgré son apparition tardive, le cheval transforma très vite le mode de vie des humains.

 D’après les vestiges retrouvés dans des grottes, les petits objets d’art et les ossements paléolithiques, le cheval sauvage faisait partie des ongulés qui vivaient dans la steppe et la toundra vers la fin de la période glaciaire. Après les reforestations qui suivirent la dernière période glaciaire, l’aire d’habitat du cheval sauvage s’amenuisa progressivement.

Les peintures préhistoriques découvertes dans les grottes ne laissent aucun doute que le cheval était une source principale de nourriture pour les chasseurs de l’âge de pierre. Quand l’âge de pierre céda la place à l’âge du bronze, les hommes d’Europe et d’Asie avaient déjà travaillé avec des animaux depuis des générations. Ils avaient aussi appris à garder des troupeaux de chevaux, principalement pour leur viande, sûrement aussi pour leur lait. Dès 3000 av. J.-C., les hommes disposaient de sources d’alimentation régulières, et purent se rendre compte que le cheval pouvait être autre chose qu’une bête d’élevage pour la nourriture.

L’une des premières évidences de domestication du cheval a été trouvée dans les steppes de l’Ukraine de l’est, dans le nord du Caucase, en Russie centrale, et au Kazakhstan.

La plupart des paléologues sont persuadés que les premiers chevaux domestiques ont été attelés à des chariots avant d’être montés. Ils basent leurs conclusions sur des images anciennes où le cheval semblait trop petit pour pouvoir porter un homme adulte. Les squelettes nous apprennent que les chevaux de l’âge du bronze étaient de même taille qu’un grand poney, mesurant 1.42m à l’épaule.

C’est en Chine que l’on trouve les premières représentations d’une utilisation rationnelle du cheval. Vers 3500 ans avant Jésus-Christ, le cheval est vénéré comme un dieu et l’empereur de Chine s’adresse à lui régulièrement. Les premiers chars à deux roues tirés par deux chevaux datent de la même époque, et c’est d’ailleurs aux Chinois que l’on doit l’invention de la selle, des étriers et des éperons. D’invasion guerrière en invasion guerrière, les Chinois, puis les Perses, les Égyptiens, les Grecs et les Romains vont apporter au monde entier les nouvelles techniques pour utiliser les chevaux.

Bientôt, l’utilisation du cheval attelé à des fins militaires apparaît évidente. De nombreuses peintures et fresques témoignent de la présence d’attelages au sein des armées. En 1360 avant J.C., le manuel de Kikulis, grand écuyer du roi hittite Suppiluliuma, aborde avec beaucoup de précision l’entraînement du cheval attelé.

Au IIème siècle avant notre ère, l’emploi des chars pour les batailles se généralise du Sahara à l’Asie Centrale. De leur côté, Grecs et Romains aiment l’attelage pour le prestige et le sport ; des courses de chars se disputent dans les arènes où elles sont très appréciées du public.

Les peuples des steppes ont terrorisé le monde grâce à la rapidité et à l’endurance de leurs chevaux. Qu’auraient été les cimmériens, scythes, sarmates, huns, mongols, turcs, sans le cheval ? Il se dit même que les huns vivaient sur leur cheval… Ils y dormaient, ils y mangeaient… Ils avaient coutûme de mettre un steak sous leur selle une journée durant afin d’en attendrir la viande…

Avec le temps, de nouvelles technologies font leur apparition, augmentant la puissance de la cavalerie des peuples de la steppe. Ainsi les Scythes développent l’utilisation de la selle, tandis que les Alains popularisent les étriers. Les chevaux en devenant plus trapus et robustes, peuvent se monter directement. Les nomades deviennent plus mobiles et leurs mains se libèrent, ce qui permet l’utilisation d’arcs. Ces arcs faits de matériaux composites sont petits mais puissants. Dès leur plus jeune âge, les hommes sont entraînés à l’art de la cavalerie et de l’archerie, à l’âge adulte ils forment les forces les plus mobiles et puissantes de leur temps.

Le Moyen-Age est l’époque de la chevalerie et des croisades. Les chevaux étaient l’objet de considération et de convoitise. Les plus riches seigneurs se disputaient les meilleurs, pour lesquels ils pouvaient se ruiner.

Les marchands de chevaux comptaient alors parmi les hommes d’affaires les plus riches.

A cette époque, les paysans ne travaillaient pas avec le cheval mais avec des bœufs. Le cheval était un animal noble.

Si chaque chevalier devait avoir 5 ou 6 chevaux à disposition, c’est que le cheval était fragile sur les champs de bataille où il pouvait être blessé, tué, à bout de force, ou capturé par l’ennemi. De plus, il existait différents types de chevaux selon les usages. Les moins bons, les « roncins » et les juments transportaient les gens et les bagages. Les meilleurs étalons, les « destriers » participaient à l’action militaire. On importait les chevaux robustes d’Allemagne, des haquenées d’Angleterre, mais les plus prisés provenaient des élevages arabes d’Andalousie. Ceux-ci étaient très trapus pour pouvoir emporter au galop un cavalier avec ses 30 kilos d’armures et d’armements.

Avec le temps, l’armure des chevaliers va se renforcer et donc s’alourdir. En 1214, la poitrine et les flancs des chevaux de guerre commençaient aussi à être bardés de fer. Les ferrures à clous équipaient déjà les sabots des chevaux en Europe depuis le IV ème Siècle.

Les chevaux ont eu un rôle indispensable dans les conquêtes napoléoniennes. Les pur-sang arabes étaient les chevaux de choix pour la cavalerie des troupes. Par le biais des campagnes de l’empereur, ce type de cheval s’est retrouvé en Europe de l’Est et en Russie.

Entre 1800 et 1815, Napoléon, cavalier au style peu académique mais résistant et intuitif, possédait 1 730 chevaux réservés à sa monte personnelle. Le Vizir, petit arabe gris d’1,35 m, son plus célèbre cheval, a été empaillé et se trouve exposé en 2006 au Musée de l’armée des Invalides[37].

( Bataille de Waterloo )

 

 

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