Beaucoup ont en tête, lorsqu’on dit “pur sang arabe”, cette image d’Épinal du cheval à tête d’hippocampe, oscillant entre la poupée de faïence des “shows” ou un dragon des mers.
L’air du paradis est celui qui souffle entre les oreilles d’un cheval.
Proverbe arabe
La légende voudrait – bien que cela soit très complexe à vérifier – que le pur sang arabe soit à l’origine de toutes les autres races. Certainement un mythe, mais une chose est certaine c’est effectivement la “race” de sang pur la plus ancienne connue (encore qu’il faudrait vérifier les origines de chevaux rustiques ou exotiques comme les Akhal Teké.
Bien que cette race de chevaux soit la plus célèbre et connue, en tout cas en théorie, la réalité du pur sang arabe est bien plus complexe. En fait ce qui distingue le cheval arabe c’est avant tout sa lignée, et son pays d’origine.
Au delà des jeux d’apprentis sorciers de certains éleveurs de, poussant les caractéristiques “hippocampe” au delà de l’exagération (ce qui entraine d’ailleurs de réels problèmes médicaux notamment respiratoires), l’hyper type peut également poser des problèmes génétiques potentiellement graves. Mais oublions un peu ces abus pour rencontrer le cheval pur-sang arabe des différentes lignées.
Les lignées pur sang arabe
Les lignées maternelles (les Strains) :
- Koheilan : très masculins et puissants, idéalement en contraste direct avec le Saqlawi, extrême masculinité.
- Saqlawi : l’une des 5 lignées majeure du cheval Arabe,gracieux et élégant, il est l’incarnation de la beauté et du raffinement extrême, son endurance est équivalente à celle des autres lignées. Paraissant plus sveltes, l’arrière-main moins forte que dans les autres lignées, on les retrouve naturellement dans les show, sur les champs de course.
- Dahman : réputée pour être issue des chevaux du Roi Salomon, “dahman” signifie “noir” ou “foncé”, originellement une famille de la lignée Saqlawi, mélange idéal des deux types Saqlawi et Kuhaylan, à l’origine élevée par la famille Al Khalifa du Bahrein depuis la fin du 18e sciècle, cette lignée est encore élevée sur l’île, Mohammed Ali, Abbas Pasha et Ali Pasha Sherif y obtinrent des animaux de choix, ce sont de ces animaux que descendent nos Duhaym actuels.
- Abbeyan : La lignée Abbeyah est acceptée comme issue de la lignée Saklawiyah, dont elle serait un extrême. Les Bédouins ayant eu même souvent tendance à la nommer encore Saklawiyah Abeyyan au début du siècle.
- Hadban : une famille du Kohailan, aujourd’hui plus typée Saqlawi en type, intéressante du point de vue de l’élevage : reconnue comme une lignée source, pouvant apporter des amélioratoin à une autre race. Les étalons Hadban sont connus pour reproduire à l’identique la jument qu’ils saillissent en sublimant leur conformation et leur look général – quelques uns des meilleurs chevaux égyptiens sont issus d’étalons Hadbans, comme Nazeer, Ibn Rabdan, Hadban Enzahi, etc.
- Mouniqi : très typé pour la course, grand et osseux. Un sportif né.
Les types “modernes” :
- Russe : excellente réussite en show.
- France : pour les croisements et les courses.
- Pologne : bien que très sportif, les arabes polonais sont réputés pour leur beauté et leur raffinement. Les éleveurs polonais ont développé la race localement avec brio.
- Angleterre : proche du Koheilan.
- Espagne : avec un corps plus rond et une tête de type Saqlawi.
- Égypte : tête extrêmement expressive mais moins performant en ce qui concerne le corps, la taille et les allures.
Une race mondialisée
Comme on le voit, les innombrables lignées, bien que toutes ou presque qualifiées de “pur sang arabe”, présentent en réalité des types très différents. Au point qu’un néophyte pourrait avoir grande peine à identifier une “pur sang arabe” au premier coup d’oeil, tant l’hyper type présent sur les show est devenu une “norme” visuelle connue voire même attendue.
C’est bien dommage, car pour en avoir connu quelques uns, force est de constater que ce cheval dispose de traits de caractères malgré tout assez généraux – et généreux ! – , tels une grande loyauté (mais qui s’acquiert durement !), pour l’aspect psychologique. Sur le plan équestre, que ce soit en loisir ou en sport, le cheval arabe s’illustre par sa grande endurance et sa vitesse de pointe.
On le retrouve par conséquent dans quasiment toutes les disciplines, dans tous les pays du monde. Le prestige de la race reste malgré tout entier, et la mondialisation de la race lui garantie une diversité génétique importante lui évitant ainsi la dégénérescence telle qu’a pu la connaître le Frison, race sauvée in extremis d’une trop grande consanguinité.
Et puis il faut bien l’avouer, les allures enlevées des pur sang arabes sont une pure merveille !
Pour s’en convaincre, cette petite vidéo “amateur” aux différentes figures de dressage. Une petite merveille non ?