Quand on parle de l’Afghanistan aujourd’hui on oublie souvent que l’histoire de ce peuple n’est pas seulement le passage destructif des Talibans.
Il n’est pas prévu de parler de l’histoire ici, mais juste d’informer un peu plus sur ce peuple, islamique depuis 652 avant JC, et sa relation avec les chevaux.
L’Afghanistan a vu passer Ghengis Khan en 1219, qui a détruit par exemple les systèmes d’irrigation. Des terrains immenses se sont transformés en vastes déserts. Ce pays est tellement différent dans sa structure, que même aujourd’hui beaucoup de régions ne sont accessibles qu’avec des ânes, des chevaux ou des chameaux.
Après Ghengis Kan, c’est Tamerlan (son neveu) ou Nadir Shan qui ont eux aussi laissé des traces de passage. En 1747 les Afghans, conduits par Ahmad Shah Abdali ont repris Kandahar et établi l’état Afghan. Un autre nom d’un grand voyageur est Marco Polo, qui lui a traversé l’Afghanistan vers le Turkistan en 1273.
Le pays a vu des guerres (entre autres) contre la Russie et la Grande-Bretagne, des révoltes internes successives et ne retrouvera plus la paix jusqu’à nos jours.
Tout cela n’a pas aidé à maintenir un pays en état sain. Au contraire, le mode de vie n’a presque pas changé. Après la création du mouvement de guerilla Afghane (Mujahideen) en 1978 on peut même parler d’un grand pas en arrière vers le Moyen Age.
Malgré toutes ces expériences désagréables, l’hospitalité du peuple afghan est restée exemplaire. Un visiteur est accueilli avec du sel et du pain, il a le droit à la protection totale, même s’il s’agit d’un ennemi. Au cas où le visiteur a trompé son hôte, la vengeance ne peut pas être lancée contre lui. La loi de l’hospitalité est la plus forte et à respecter dans tous les cas.
Depuis des siècles, les Afghans ont gardé leur sport national, pour ne pas dire leur « passe-temps » favori => le BUZ KASHI.
Buz Kashi veut dire « attrape la chèvre ». A nos yeux, c’est un sport brutal qui doit ses origines aux Turkestans et aux Mongoles.
Le Tubadarai est relativement simple comparé au Quarajai même si les objectifs sont presque les mêmes.
Pour jouer au Buz Kashi, une carcasse** sans tête d’une chèvre ou d’un petit veau est placée au milieu d’un cercle et entourée par les joueurs des deux équipes de 10 à 12 joueurs. Le but est simple : l’attraper et la transporter au point marqué comme but. Simple est facile à dire, mais c’est tout le contraire. Seulement les cavaliers les plus doués arrivent à s’en approcher.
L’équipement est simple mais efficace. Un manteau en cuir et un fouet qui est normalement porté entre les dents s’il n’est pas en train d’être utilisé pour frapper les autres joueurs ou leurs chevaux. Les chevaux sont entraînés pendant 5 ans, avant d’être utilisés pour le Buz Kashi. Ils n’ont rien en commun avec les chevaux domestiqués chez nous. Ce sont des machines d’attaque. Entraînés pour mordre, botter ou pousser les adversaires, ils ne s’arrêtent devant rien. Le cheval de Buz Kashi, c’est un cheval sans peur et sans respect.
** pour la préparation du jeu, la chèvre (ou veau) est tuée sur place, tête et pieds tranchés et vidés. Le poids de la « balle » pour jouer doit être d’environ 35 kilos. Le sang a pour nous un aspect « barbare » mais pour les joueurs ça ne joue aucun rôle.
Le Buz Kashi n’est pas seulement un jeu pour le peuple afghan, mais une façon de vivre. L’esprit d’équipe et la communication sont les bases essentielles pour le succès.