Malheureusement , beaucoup ne sont pas aussi bien traités que moi ….
Le monde intéressé par les courses de plat fut choqué par l’accident de Barbaro. Un accident terrible et pourtant un événement habituel sur les champs de courses. Bien sûr, les médias ne loupent pas une occasion pareille et le grand public ressent de la pitié pour ce pauvre animal, même en dehors du public équestre. Le fait que cela arrive à un grand champion cache un peu le jeu car c’est un accident qui arrive malheureusement souvent. « Mais pourquoi y a-t-il des accidents comme ça, le cheval ne fait que courir, comme dans la nature?…… » c’est l’opinion des gens concernés, donné dans de multiples interviews.
Une argumentation qui n’est pas mal, mais pas tellement satisfaisante, parce que l’explication oublie que c’est nous les hommes qui avec notre sélection dans l’élevage du cheval cherchons toujours à former des modèles avec encore plus de force ou de vitesse. Une sélection qui dépasse de loin la nécessité d’un cheval sauvage de courir plus vite pour s’enfuir de l’attaque d’un prédateur comme par exemple un grand chat. Malheureusement, l’anatomie du cheval n’arrive pas toujours à suivre cette sélection.
En plus l’entraînement et les concours commencent bien avant la maturité physique. Dans le monde équestre, le premier janvier change l’âge de chaque cheval. Un poulain né en juin est appelé « yearling » en janvier donc il est considéré comme cheval de 12 mois. Parlons justement de ce poulain. Pour une raison ou l’autre il a un corps très athlétique et une vitesse extraordinaire. Par conséquent, il va participer à sa première course, une course de chevaux de « deux ans ». Mais il aura toujours six mois de moins qu’un poulain né en janvier et sa morphologie ne sera pas à la hauteur, des faits que ce cheval payera probablement plus tard dans sa vie. Cela me rappelle un peu les Jeux Olympiques. Quand je vois les jeunes gymnastes, surtout les femmes, qui à 13 ou 14 ans font des exercices qui ne peuvent qu’endommager leur corps et qui sont souvent des ruines sportives, une fois âgées de 30 ans.
En regardant les bouquins, le débourrage des chevaux il y a 30 ans commençait vers les 4 ans. A cette époque les chevaux « naviculaires » ou autrement handicapés n’existaient pas en grand nombre. Aujourd’hui les westerners proposent des « concours futurities » pour pratiquement toutes les disciplines. Les chevaux qui participent sont déjà complètement éduqués dans leur discipline, un comportement à trois ans comme un cheval de 5 voir plus. Cette éducation dure normalement une bonne année… à vous de faire le compte. Probablement les seuls qui sont vraiment profiteurs de ces situations sont les vétérinaires… et justement ce sont eux qui nous parlent souvent de l’utilisation abusive du cheval prématuré, eux qui gagnent leur vie avec. Je ne suis pas contre les courses ou contre les autres disciplines, mais il est vrai que beaucoup de disciplines pratiquées deviennent malsaines et les contrôles « obligatoires » du vétérinaire se multiplient. Imaginons une course d’endurance sans « vet-gate », sans contrôle du véto? Je suis sûr qu’il y aurait beaucoup de dégâts parce que le cavalier a comme but de gagner « coûte que coûte ».
Les pratiques de donner des « tranquillisants » ou couper les nerfs pour que le cheval ne sente pas la douleur sont des choses « habituelles ». Dans le CSO on trouve des chevaux de 8 ans sur l’échelle internationale, un âge où, il y a 30 ans la carrière d’un cheval de saut venait juste de commencer. Le dressage, discipline phare de certains pays n’est pas mieux.
Cependant l’abus n’est pas seulement à trouver dans le monde professionnel.
Il se peut aussi qu’un cheval soit tellement malade que (désolé mais il faut le dire) l’euthanasie serait la seule bonne décision pour éviter qu’il ne souffre encore plus. Mais non, le fait que ce cheval ne survivrait pas dans la nature ne nous intéresse pas, il faut le « sauver », d’autant plus lorsqu’il est pleins papiers!! Même s’il n’arrivera jamais à se déplacer comme un « cheval », il fera toujours un étalon ou poulinière et agrandira le monde des chevaux à risques. Handicapé à vie, il ne vivra jamais sans douleur (heureusement pour nous il ne peut pas le dire parce que les chevaux n’ont pas de « son » pour annoncer quand ça fait mal. Sinon, je suis sûr que nous aurions mal aux oreilles plus souvent).
L’âge de la retraite est encore pire. Une fois incapable de servir comme avant, la plupart des chevaux âgés ne vont jamais prendre leur retraite bien méritée. Certains ont le droit de finir leurs jours comme animal de compagnie…. mais ça, ce sont les cas chanceux! Les autres par malchance, sont vendus, soit pour la viande (beurck), soit au marchand du coin qui promet de « trouver une bonne place ». Avec de la chance on trouve cette « bonne place » pendant ses vacances « au sud » où ce fidèle (ancien) compagnon va servir comme cheval de balade (il ne marche plus très vite = pour les touristes débutants il va faire l’affaire).
Il ne faut pas chercher loin, combien de chevaux sont enfermés en box (souvent trop petits en plus) et ne sortent qu’une heure de temps en temps, parce que le propriétaire n’a pas le temps de s’en occuper? Combien d’entre eux ne sont pas nourris selon leurs besoins, sans parler de leurs sabots. Le poney « absolument nécessaire » comme cadeau de Noël, pourrit dans le jardin parce que les enfants ne s’y intéressent plus : « Il a à manger et de l’eau à volonté »… comme si cela suffisait……
vraiment …… on aime les chevaux !
Je n’aurais jamais pensé qu’il y’a autant de maltraitance dans le monde des chevaux.