Souvent les cavaliers manquent d’idées lorsqu’ils travaillent de jeunes chevaux ou qu’ils se mettent à travailler en carrière. Pourtant, avec un peu d’imagination et un peu de matériel, il est possible de travailler tout en se divertissant. Voici quelques exercices simples qui permettent de travailler à cheval sans trop y faire attention.
Attention cependant à ne pas se laisser emporter par le jeu : le but est d’apprendre au cheval, dans le calme, pas de réussir en parcours en un temps record au détriment du cheval ! Prenez donc le temps de lui expliquer les exercices, commencez au pas, et compliquez au fur et à mesure des avancées.
Il est bien évident que vous pouvez varier les exercices et en créer des variantes. De même que vous pouvez remplacer les quilles par des barils ou des pneus, les barres par des branches… Soyez imaginatifs ! Ces exercices peuvent aussi être pratiqués en main.
Le slalom
Permet de travailler sur : la direction, l’incurvation, l’équilibre
Le slalom est surement l’exercice avec quilles le plus connu. On peut au début seulement chercher à passer toutes les quilles, puis on peut travailler l’incurvation à chaque quille et pas seulement le changement de direction. De plus les changements réguliers de direction, en particulier aux allures supérieures, permettent de travailler l’équilibre latéral du cheval.
Les distances sont bien sur aussi à adapter : au début, mieux vaut commencer par un slalom facile avec de grandes distances en insistant bien sur la direction et l’incurvation, avant de se lancer des défis sur des distances de plus en plus courtes.
Variantes : le cheval comprend très vite cet exercice (ma jument le fait d’ailleurs toute seule), et donc il peut être intéressant, sur le même slalom, de ne passer qu’une quille sur deux, ou d’en sauter de temps en temps, de manière à ce que l’exercice ne devienne pas une simple routine.
Les transitions
Permet de travailler sur : les transitions, l’équilibre
Comme son nom l’indique, cet exercice sert à travailler les transitions, et donc l’équilibre longitudinal du cheval. En effet, pour enchainer des transitions, il va devoir se redresser. Les quilles ne sont ici que des repères visuels, pouvant être remplacés par des lettres dans un manège, des chandeliers, ou même des pulls au sol. L’important est d’avoir des points de repère précis.
Le but est simple : à chaque quille doit être faite une transition, en commençant par des transitions simples, et pouvant aller jusqu’à des transitions dans l’allure. Pour un jeune cheval on peut par exemple faire : pas – arrêt en 1 puis pas- trot en 2 – pas en 3 – arrêt en 4. Avec un cheval plus expérimenté on peut tenté des transitions plus complexes, genre pas – galop en 1 – trot rassemblé en 2 – trot allongé en 3 – arrêt en 4.Le principal est de bien penser les transitions AVANT de se lancer sur la ligne, et d’essayer de s’y tenir en pensant tout d’abord au cheval : vaut mieux un arrêt 1m en retard dans le calme que de tirer sur les rênes pour obtenir un arrêt de travers au point donné.
Variantes : il est possible de placer les repères sur un cercle de 20m ou plus, et donc d’enchainer plus que 4 transitions, par exemple en faisant plusieurs tours, et donc aussi de faire des transitions plus éloignées. On peut par exemple prendre le pas à la 1ere quille, puis le trot à la quille 3 puis le galop à la quille 1 de nouveau, et repasser au trot en quille 4….
Le huit de chiffre
Permet de travailler sur : la direction, l’incurvation, les transitions, l’équilibre, le travail à 2 pistes
Deux quilles pour une multitude d’exercices. Les plus simple consiste donc à faire un joli huit de chiffre avec deux cercles bien ronds (et pas comme sur le dessin), tout en conservant un cheval incurvé. On peut aussi, à chaque changement de cercle, demander un changement d’allure, pour travailler en même temps les transitions.
Enfin, la version la plus intéressante est de travailler sur deux pistes : le but alors est d’aller droit sur une des quilles, puis de faire un 1/2 tour soit sur les épaules (en croisant les hanches) soit sur les hanches (en croisant les épaules). On peut aussi alterner les épaules et les hanches. Grâce à la forme en 8, vous changez automatiquement de mains à chaque quille.
Variantes : En jouant sur l’écartement des quilles, l’allure, et la façon de tourner (incurvé ou sur deux pistes) cet exercice complet permet de travailler le cheval.
Les portes
Permet de travailler sur : la direction, l’incurvation, les transitions, l’équilibre
Le principe est simple : il faut se diriger pour passer toutes les portes dans l’ordre et sans renverser les quilles. Ce sont la distance entre les quilles, les angles entre les portes et l’allure choisie qui vont compliquer cet exercice apparemment simple. Pour plus de précision, on peut aussi mettre des balles de tennis sur les quilles qui tomberont au cas ou le cheval touche, même à peine, la quille.
Il est aussi possible de demander des transitions à chaque porte, en essayant de les obtenir au moment où le buste du cavalier passe la porte.
Variantes : si vous avez un compère avec vous, vous pouvez numéroter les portes, puis demander à votre ami de vous dire à chaque porte quel sera la prochaine à passer. Si en plus vous avez 6 portes, votre ami peut utiliser un dé pour faire votre parcours au fur et à mesure (ou vous lors d’une pause). De cette façon le parcours se renouvelle sans cesse et posera de nouveaux défis.
La forêt de quilles
Permet de travailler sur : la direction, l’incurvation, les transitions, l’équilibre
Cet exercice comprend en réalité tous les autres sous une forme ou une autre. En effet, il suffit de poser des quilles en désordre, puis d’y trouver son chemin, comme dans une forêt. On peut faire quelques transitions, slalomer entre les quilles, tourner en s’incurvant ou en utilisant les deux pistes… Et pour commencer, on se contentera de la traverser sans jouer au bowling
Variantes : justement, si le but est ici de ne pas renverser les quilles, une variante possible est de les faire tomber du pied lorsque l’on passe à coté, et de voir combien il faut de temps et de tours pour toutes les renverser. Le cheval peut aussi se prêter au jeu en les renversant pour soi, mais attention à ce qu’il ne trouve pas cela plus rigolo que les contourner, sinon après les autres exercices deviendront bien plus dur
Le piège à con
Permet de travailler : le reculer, travail à deux pistes
Dérivé du slalom, le piège à con est un obstacle pouvant être demandé dans un parcours trail (discipline western).
Le principe est d’arriver à reculer entre les cônes de manière précise. Pour cette figure, on va rechercher la précision dans les manoeuvres, comme le déplacement des hanches ou encore des épaules du cheval, ainsi que le calme dans le reculé et l’attention du cheval envers son cavalier.
Cette figure permet non seulement de travailler la concentration du cheval mais également celle du cavalier!
Le carré de quilles
Permet de travailler : le travail à deux pistes, la direction
Le but est de faire un carré, tout d’abord en tournant simplement. Ensuite, pour compliquer l’exercice, à chaque coin, il faut faire 3/4 de tour soit en tournat sur les hanches, soit sur les épaules (commencer par faire 1/4 de tour dans l’autre sens). En faisant l’exercice aux deux mains, cela permet de travailler la souplesse du cheval et ses réponses.
Les barres au sol
Permet de travailler sur : l’équilibre
C’est surement l’exercice avec les barres le plus connu. Cependant cet exercice a de nombreux avantages souvent négligé par son coté “scolaire”. En effet, grâce aux barres, le cheval fait souvent bien plus attention à l’endroit où il met ses pieds et se redresse. De plus, grâce à l’écartement des barres, il apprend à se cadenser et ce aux trois allures.
Les distances normales pour un cheval sont : 70 à 80cm au pas, 1m30 à 1m50 au trot et environ 3m au galop. Ces distances sont bien sûr à adapter à la taille et à la souplesse du cheval. On dit que les foulées font la moitié de la taille du cheval au pas, la taille du cheval au trot et 2 fois la taille au galop
Variantes : il est possible d’éloigner les barres ou de les rapprocher de manière à demander au cheval d’allonger ou de rassembler une allure. Attention toutefois de ne pas en demander trop, et de bien garder un cheval en équilibre qui arrive droit et dans le calme.
Une autre variante consiste à passer entre les barres (dans l’autre sens donc) et à s’en servir comme d’un slalom géant.
La bordure maraîchère
Permet de travailler sur : la direction, les transitions, l’équilibre
Cet exercice fait partie des épreuves de TREC. Il consiste simplement à passer à l’allure choisie entre deux barres plus ou moins rapprochée (de 60cm à 1m20). Si la bordure n’est pas le long de la piste mais en plein milieu de la carrière, cela devient aussi une épreuve de direction, car il faut arriver bien droit.
Variantes : il est possible de demander un arrêt ou un reculer entre les barres
Le carré de barres
Permet de travailler sur : la direction, le travail à 2 pistes
Cet exercice est souvent utilisé en western mais peu en classique. C’est dommage, car une seule installation permet de bosser différents points. En effet, il est tout d’abord possible de demander des cercles à l’extérieur des barres. Il est aussi possible de demander de traverser le carré, ou d’y faire un 1/4 de tour à l’intérieur avant de ressortir. Enfin il peut etre demandé de tourner à l’intérieur, en s’incurvant ou en tournant sur les hanches ou les épaules.
C’est donc un exercice complet qui permet de travailler de différentes façons sur la même installation.
Variantes : il est possible de remplacer les barres par 4 quilles qui indiqueront les coins, et on peut alors tourner autour des coins en plus des autres exercices (traverser le carré a par contre beaucoup moins d’intérêt).
Le “L”
Permet de travailler sur : le travail sur deux pistes
Le but est de faire tout le L en déplacements latéraux. Selon le sens, le virage devra se faire soit sur les postérieurs, soit sur les antérieurs. Pour commencer, il est possible de ne faire qu’une des deux barres du L avant de ressortir.
Variantes : les deux barres peuvent être posées à des angles différents de 90° et il est aussi possible de poser plus de 2 barres.
Le mikado
Permet de travailler sur : la direction, l’équilibre
2 installations possibles
L’idée est simple : passer de l’autre coté sans toucher les barres. Cet exercice est à faire principalement au pas et au trot. Il apprend au cheval à rester calme, tout en se dirigeant entre les barres, et à rester en équilibre.
Variantes : toutes les formes et dispositions de barres sont à essayer, à condition de rester progressif, de manière à ne pas inquiéter un cheval avec un parcours trop compliqué et une allure trop vive.
La maniabilité
Permet de travailler sur : la direction, l’incurvation, le travail à 2 pistes
Encore une épreuve de TREC. Le but est simplement de sortir de l’autre coté sans toucher les barres. Il est possible de tourner en s’incurvant, mais plus les distances seront petites et plus il devient important de pouvoir mobiliser les épaules ou les hanches seules.
Variantes : les barres peuvent être surélevées (voire poser sur des cônes) de manière à compliquer l’exercice : non seulement il ne faut pas passer de l’autre coté des barres, mais il ne faut pas non plus les toucher sous peine de les voir tomber.
Le labyrinthe
Permet de travailler sur : la direction, l’incurvation, le travail à 2 pistes
Le but est le même que la maniabilité, mais cet exercice est plus simple car il permet de choisir la difficulté selon le parcours tracé. Ainsi moins il y a de virages à 90° et plus le parcours est facile, de même que plus la distance entre les barres est grande et plus cela est simple.
Variantes : le labyrinthe est déjà une variante de la maniabilité. Il suffit de changer la disposition des barres pour modifier l’exercice.
Le “U”
Permet de travailler sur : les transitions, l’équilibre, le reculer
Cet exercice est une variante de la bordure maraîchère. Le but est de rentrer dans le U, de s’arrêter et d’en ressortir en reculer. Dans le but d’être progressif il est possible de demander juste l’arret au départ et de sortir en passant sur la barre en travers, avant de partir sur le reculer. D’ailleurs, si votre cheval n’est pas en équilibre lors de l’arrêt, plutôt que de demander un reculer qui ne sera pas bon, il vaut mieux repartir par l’avant et mieux préparer son arrêt lors du prochain passage.
Cet exercice va permettre de travailler les transitions, et aussi l’équilibre du cheval, qui devra engager pour partir sur un bon reculer.
Variantes : Il est possible de ne travailler que l’arrêt mais en étant plus précis. Par exemple essayer de s’arrêter le plus près possible de la barre, ou les antérieurs d’un coté et les postérieurs de l’autre…
Le transfert
Permet de travailler sur : la direction (à 1 main), la confiance
Le but est simplement de prendre un objet à un point donné (au premier chandelier par exemple) et de le poser au deuxième point. Il faut alors conduire son cheval à une main, l’autre tenant l’objet. De plus, si l’objet est encombrant ou bruyant ou très voyant, cela développe aussi la confiance du cheval. On peut par exemple transporter un ciré jaune bien voyant, un poste de radio à piles….
Variantes : pour corser la difficulté il est tout à fait possible de rajouter d’autres exercices entre les deux chandeliers. Par exemple prendre l’objet, faire un slalom puis redéposer l’objet.
La bâche
Permet de travailler sur : la direction, l’incurvation, les transitions, l’équilibre, la confiance
Cet exercice sert à développer la confiance du cheval en son cavalier, en le confrontant à des situations inhabituelles. Le but est bien sur de passer sur la bâche, dans le calme et ce quelque soit l’allure ou le sens. Attention par contre à maintenir la bâche au sol, que ce soit par des quilles, des barres ou d’autres poids de manière à ce que le cheval ne glisse pas un sabot sous la bâche. De plus cela vous évitera de devoir remettre la bâche en place à chaque passage.Variantes : Vous pouvez demander sur la bâche les mêmes exercices qu’avec le carré de barres, par exemple faire un cercle sur la bâche, ou déplacer les hanches, ou sortir par un coté à 90° du point d’entrée et non en face.
Les branches basses
Permet de travailler sur : la direction, la confiance
Le challenge de cet exercice est double. Pour le cheval, il doit prendre confiance pour passer sous un obstacle, le tout dans un passage étroit. Et pour le cavalier, si la “branche basse” n’est pas très haute, il s’agit d’un bon exercice pour apprendre à se baisser et à accompagner son cheval.
Attention par contre à ne pas utiliser d’objets lourds (comme des barres d’obstacles) pour faire la branche. En effet, si le cheval ou le cavalier la fait tomber, elle ne doit pas blesser ou faire mal au cheval. Préférer une corde (type grande longe) ou un tasseau de bois petit (un à deux cms de cotés). De plus faire attention que la “branche” peut tomber sans renverser tout le dispositif (ainsi la corde doit être posée et non attachées aux chandeliers).
Variantes : lorsque le cheval n’a pas peur du dispositif, il est possible de tester le cavalier en descendant de plus en plus la branche à chaque passage réussi. Il est aussi possible de mettre plusieurs branches l’une à la suite de l’autre, et pas forcément en ligne droite, pour travailler la direction en plus.
Le rideau
Permet de travailler sur : la direction, la confiance
Un des exercices les plus compliqués pour le cheval. Il s’agit de passer à travers un rideau fait de bruns (que ce soit des fils, des lanières de tissus ou de plastique ou du ruban de chantier). Bien prendre le temps au début de passer au pas, voir à pied, jusqu’à ce que le cheval ne soit pas dérangé par le contact du rideau sur sa croupe, avant de tester les allures supérieures sous peine de grosse frayeur.
Variantes : Il est possible d’utiliser une branche basse en foret et d’y poser tout ce qui vous passe par la main : poncho, pull, couverture d’écurie, …
Les pneus
Permet de travailler sur : la direction, l’équilibre, la confiance
Le but est de passer de l’autre coté, avec un cheval qui va mettre ses membres dans les pneus. Au début l’exercice sera très difficile à réaliser, le cheval se sentant pris au piège dans les pneus. Ne pas hésiter donc avec un ou deux pneus avant de compliquer la tâche. Il est aussi possible de faire cet exercice avec des cerceaux.
Variantes : en ne mettant qu’un ou deux pneus de large le but devient de traverser sans toucher ceux-ci.
Les parcours
Une fois que votre cheval maîtrise différents exercices, il est tout à fait possible d’en monter plusieurs et d’en faire un parcours. Après avoir travaillé sur les différents exercices séparemment vous pourrez alors finir votre séance par l’enchainement de ceux-ci.
Avec de l’imagination, vous pouvez aussi imaginer une histoire autour de ce parcours, par exemple une bordure maraîchère peut être un pont sur une rivière pleine de crocodiles…
Et si vous avez des amis avec vous, après une phase de découverte des différents exercices, vous pourrez vous mesurer aux autres en chronométrant le parcours complet, ou mieux, en notant chaque obstacle sur 10 en prenant bien en compte le calme et la franchise du cheval. Fous rires assurés !
Ou trouver ces foutus plots ?