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Le Bosal , hackamore naturel, histoire et origines

“Il était une fois”, ce sont les mots qui me viennent à l’esprit, parce que l’histoire du bosal a commencé il y a très longtemps. L’année 711 a vu l’invasion des arabes et des maures sur la péninsule ibérique et le début d’une tyrannie sans précédent pour 8 siècles.

Ils ont amené des oranges, des olives ainsi que leur musique mais aussi leur savoir faire en artisanat et en poésie. A part des choses pour la vie quotidienne, ils avaient aussi dans leurs bagages un outil qui deviendra le premier instrument d’une école européenne d’équitation :

Cet instrument été appelé

… al hakma..

…la jaquima..

…hackamore..

Le hakma était une simple muserolle tressée , pouvant être faite avec n’importe quel matériel et utilisé sur les chameaux. Quand les arabes ont commencé à manipuler les chevaux, ils ont carrément adopté cette simple solution pour leur petits chevaux pleins de sang.

Il n’est pas sûr que ce soit grâce au « hakma » ou bien grâce à la discipline absolue dans la tactique des maures ou même à la vitesse et à la maniabilité de leurs chevaux, mais les soldats espagnols n’avaient aucune chance dans les batailles.

Avec une pratique d’équitation de leur hakma, ainsi qu’un style de monte très différent , les maures étaient plus agiles sur leur montures. Des étriers plus courts et une position plus en avant que les cavaliers espagnols , qui n’arrivaient plus à suivre. Cette position était appelée « à la jinete », sur l’épaule.

Pendant de longues années voire des siècles d’occupation, un échange d’habitudes se fit naturellement. C’est ainsi que les deux cultures ont mélangé l’utilisation des « mors » utilisés par les ibériques avec le hakma, qui est encore la base du travail avec 4 rênes ,façon américaine dite « reinsman ».

L’année 1536 voit les conquistadores arriver dans un pays, un pays qui sera connu sous le nom d’Amérique et les habitudes et nécessités pour le travail des, et avec les, chevaux commencent à changer. Du soldat à la cavalerie, ils sont devenus cow-boys, vaqueros ou buckaroos et sur le même chemin la selle de la cavalerie espagnole fit pousser une corne ainsi que d’autres petites modifications. Le hackamore devient jaquima, bosal ou bosalito, les mors sont plus fins et variés et les qualités du combattant se sont transférées en bétail roping et autre activités liées au cheval.

Sur le continent, en Espagne un processus similaire fut adopté sur le travail avec les chevaux et pour la manipulation du bétail. Un cheval était débourré avec le caveçon et la monte « Doma Vaquera » montre jusqu’à nos jours l’art du travail avec le bétail qui est très différent du travail et de la monte appelée « western ».

Pour mieux comprendre¨le concept voici quelques explications sur l’utilisation. A mon avis, l’apprentissage sur les faits et méfaits de l’éducation d’un équidé n’est pas un sujet qu’on peut apprendre en lisant des pages web ou lire un bouquin et spécialement sur le bosal, hackamore naturel.

Comme les autres embouchures, le bosal fait partie d’un système complexe avec l’assiette du cavalier, la position des jambes et des mains.

Le bosal est si l’on veut un outil qui a des effets latéraux. Essayez de tirer les deux rênes en arrière, vous aurez pour résultat un cheval avec la tête en air. Le bosal marche toujours avec « one rein » c’est a dire une rêne (et beaucoup d’assiette et de jambes).

Le hackamore naturel est une aide plutôt levier. Il peut encourager votre cheval à engager ses postérieurs et à lever son avant main, s’il est utilisé dans la tradition. Le cavalier pousse sa monture en avant avec une assiette souple qui permet au cavalier de bouger le haut du corps légèrement en arrière quand la selle bouge en avant. Ce mouvement a comme conséquence que le nœud de rênes bouge vers le haut et les cotés du bosal rentrent légèrement en contact avec les ganaches, suivant le mouvement du cavalier. Ce contact invite le cheval à lever sa tête et à étendre son encolure. Les mouvement se prolongent alors vers le devant du bosal qui lui, descend sur le chanfrein et en le touchant, fait plier le cheval. Dès que la position du cavalier redevient normale par le déroulement des mouvements, les rênes et le bosal sont en position de repos.

Tout cela n’est possible que si le bosal est bien ajusté. Ajuster un bosal est plus compliqué que de mettre un mors. Il faut vérifier le diamètre, le poids, regarder s’il est souple ou plutôt raide, les tresses de cuir sont elles douces ou désagréables, est-il rond ou ovale sur le nez ? Une fois fixé sur le « hanger » ( bride ) combien de tours pouvez vous faire sans qu’il devienne trop serré et ne puisse plus faire son effet sur les joues et en même temps ne pas être trop près des ganaches……………. pas facile du tout mais absolument nécessaire pour son fonctionnement.

Malgré certaines précautions, le bosal peut provoquer des marques, surtout quand monsieur ou madame notre cheval ne fait pas attention. De petites marques de la taille du diamètre du bosal peuvent être normales avant que la peau se fasse, dans ce cas enveloppez le bosal avec du coton doux et ensuite trouvez pourquoi le cheval ne répond pas comme il le faut sur les commandes. (il est impératif de trouver la raison, avant qu’une blessure méchante arrive.)

Probablement c’est votre assiette et votre position qui est le plus grand obstacle dans l’utilisation du bosal (existe-t-il une forme d’équitation où cela n’est pas pareil ?). Les principales difficultés pour les

« nouveaux utilisateurs » sont :

les manœuvres de manipulation ne sont pas efficace, ou

les actions sont trop rudes et grossières

Le premier cas est normalement le résultat de l’incompréhension du comment ça marche ou comment l’ajuster. Votre assiette doit être indépendante et il faut que vous compreniez que les aides de vos jambes et votre position ne sont qu’accentuées et dynamisées par le bosal. Vous risquez aussi, en utilisant les deux mains, que votre cheval finisse par se mettre dans le bosal avec le nez en air, sans participer au travail demandé.

Le deuxième problème vient souvent parce que vous avez oublié que malgré le fait que votre cheval n’a plus de mors dans la bouche, son museau est carrément encerclé d’un matériel pas toujours très doux. Vérifiez que les points de contact sont à la bonne place, et évitez surtout les mouvements trop brusques qui risquent d’être interprétés plus comme une punition que comme un signal.

Pensez aussi au fait que le bosal n’est pas si précis qu’un mors de bride. Il laisse plus de liberté au cheval et ne le redresse pas de suite. Il fait bouger le cheval un peu différemment et un premier signe de succès sera quand le cheval essaie de rentrer dans le bosal dans son mouvement en avant, même si au début il sera sur les épaules, il lui faut du temps pour se redresser et ainsi faire travailler ses postérieurs.

Un contact en continu invite le cheval de se reposer sur le bosal. Vous allez perdre peu à peu le contrôle. C’est pour cela qu’il faut utiliser le bosal avec des petits a coups de rênes, ce n’est que avec de petites impulsions qu’il fonctionnera correctement.

Un grand rôle est aussi joué par le type du cheval, un demi-trait va réagir différemment d’un arabe et soyez sûr que le bosal ne sait pas faire des miracles, au contraire, plus qu’une autre embouchure vous pouvez très vite faire des bêtises.

En tous cas , il est préférable que vous vous fassiez du souci sur la raison pour laquelle votre tapis est mouillé, plutôt que de réfléchir sur le « mystère » bosal.

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