Mon cheval a des allures inconfortables, que faire ? Il est toujours en train de trottiner sur place…. Comment ralentir et adoucir ses allures ? Des phrases comme ça ne sont pas inconnues, c’est un casse-tête qui arrive plus souvent qu’on pense. Il n’y a pas de secret , ralentir et adoucir les allures de notre cheval commence dans notre tête et trouvera l’aide par les mouvements latéraux.
Le premier pas est simple, parce qu’il s’agit de nous. D’abord il faut ralentir et penser doucement aux exercices à venir. Dans notre vie quotidienne nous avons souvent l’habitude de « régler » plusieures choses en même temps et nous arrivons très bien à les gérer. Même si cela marche pour nous, ça ne marchera pas pour notre cheval. Il ne faut pas être pressé, ni dans les manipulations, ni pendant qu’il est à la longe, forcez-vous si nécessaire à tout ralentir, pour que ça devienne une habitude chez vous. En arrivant sur votre place de travail, carrière, round pen, ou même sur le chemin de votre balade, ne permettez jamais à votre cheval de commencer « vite ». Votre cheval doit penser « doucement » au lieu de penser « rapide ». Travaillez au pas et marchez mollement. Le « ralentir » doit devenir la première étape de toutes vos séances de travail.
Pour une séance de longe, ne laissez pas courir votre cheval en pensant qu’il va se fatiguer et ensuite il ralentira, demandez plutôt qu’il marche au pas, doucement au pas, pour qu’il commence à penser doucement lui aussi. Souvent nous laissons le cheval se défouler à la longe pour qu’il se fatigue, une recette qui ne marche pas vraiment, parce que la vitesse prend place dans sa tête et même fatigué, il n’arrive plus à enlever la vitesse de ses actions et ainsi n’appréciera plus les exercices.
En selle, faites l’échauffement toujours au pas, ne demandez pas le trot ni le galop pour « enlever la nervosité » et ainsi calmer votre cheval. Il serait probablement plus calme après, mais il a appris la mauvaise chose, la vitesse avant la souplesse.
Ce n’est que quand vous ET votre cheval sont sur les mêmes ondes de penser « lentement », que vous pouvez commencer le travail latéral pour adoucir ses allures. Le cheval ne peut pas ployer ses membres vers les côtés, c’est pour cela que votre séance se concentre sur le travail sur deux pistes. Un cheval bouge sur deux rails, si vous poussez ses hanches sur un angle de 45° de la direction qu’il est entrain d’avancer. En poussant les hanches, ses antérieurs prennent un rail et ses postérieurs un deuxième. Les aides pour y arriver sont a) une action de blocage avec les rênes et b) la pression avec la jambe.
Exemple :
Vous voulez faire les deux rails sur la droite : déplacez votre jambe gauche légèrement en arrière pour pousser la hanche de votre cheval vers la droite. En même temps votre rêne droite doit toucher l’encolure de votre cheval pour ainsi bloquer les antérieurs de bouger vers la droite, avec la rêne gauche vous gardez la tête droite en soutien. Ne tirez pas sur les rênes pour bouger la tête de votre cheval vers la gauche, ce ne sont que les hanches qui bougent. N’attendez pas que votre cheval apprenne cette manœuvre en une séance, pensez toujours à y aller doucement et votre cheval apprendra doucement mais sûrement. A chaque moment que votre cheval montre le moindre signe de bouger ses hanches comme vous le demandez, n’oubliez pas de le féliciter. Le travail sur les mouvements latéraux est très difficile pour le cheval, c’est pour cela qu’il ne faut jamais être pressé. Ne quittez pas le pas avant d’être sûr que votre cheval a bien compris votre commande. Une fois acquis, vous pouvez travailler au trot et finalement au galop.
Vous allez sentir qu’en bougeant les hanches de votre cheval, ses allures deviennent lentes et plus douces, voire souples. Cet exercice permet à votre cheval de bien placer ses postérieurs sous son corps, arrondir son dos et ainsi porter son poids dans une position bien équilibrée. Avec l’exercice sur les deux rails votre cheval devient plus souple, léger et plus doux si vous demandez le galop ou une autre allure. Sans que vous le sentiez, le cheval met ses hanches dans la bonne direction de travail, dès que vous demandez un changement, il gardera aussi son nez parfaitement dans la direction et l’ensemble vous donnera des mouvements doux et souples. Encore une fois, ne tirez pas sur la tête, travaillez les hanches pour le bon résultat. Votre manière de penser à la lenteur et le travail sur les mouvements latéraux seront récompensés par les allures douces de votre cheval.
C’est avec du travail comme ça, que j’ai réussi que ma petite jument ne marche pas comme une ponette, et si je fais une séance à la longe, pas la peine de la « défouler », elle sait très bien faire la différence.
La légèreté, la sensibilité et l’attention que mon cheval me montre pendant les séances, sont le résultat des petits exercices comme je viens de décrire, et entre nous, il nous reste encore pas mal de chemin à faire, mais ça ne me fait pas peur, ni à ma ’tite peste, parce que peu importe le travail, c’est la douceur et la délicatesse qui sont toujours de notre côté pour nous soutenir.