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cheval qui botte , pourquoi?

Voici des explications sur les raisons et sur ce que vous pouvez faire afin d’éviter ce comportement extrêmement dangereux.

Parmi toutes les formes de communication du cheval avec son environnement, le coup de pied est le signal le plus fort. Les oreilles couchées ou la menace des dents, sont déjà des messages clairs, mais le coup de pied – ou ne serait-ce que la menace de botter – nous en dit beaucoup sur l’état mental ou de la santé de notre compagnon. Le coup de pied et la force avec laquelle le cheval le porte, soulignent l’importance de son message. Les médecins traitants comparent la force du coup de pied avec le choc frontal d’une petite voiture roulant à 30 km/heure. Un coup peut facilement briser les os ou causer des lésions internes chez les humains, mais aussi chez leurs confrères chevalins. Il arrive souvent que le cheval se blesse lui-même, si par exemple son coup de pied porte sur un obstacle fixe et massif. Alors si votre cheval botte, par habitude, périodiquement ou même seulement occasionnellement, il est indispensable de trouver les raisons de son comportement. Certaines fois, le cheval botte pour se soulager, se protéger ou se débarrasser d’un mal, mais dans d’autres cas, botter est une fâcheuse habitude qu’il faut corriger avant que quelqu’un, homme ou cheval, ne soit blessé.

Généralement parlant, un coup de pied peut signifier 6 messages.

L’observation de votre cheval, son langage corporel, son environnement, vous aideront à cerner le problème caché derrière son comportement.

Raison « je me sens menacé »

En toute première ligne, le coup de pied est d’abord un outil de défense. En liberté il arrive souvent que le cheval doive se défendre contre un prédateur en utilisant ses sabots, c’est une réaction instinctive à observer même chez un cheval normalement gentil et doux. Ce coup de pied est facile à reconnaître, parce qu’il est la réaction à une action préalable. Un cheval qui a vraiment peur n’aura pas comme toute première réaction de botter. Avant cela, il essaiera de s’éloigner du danger. S’il ne peut pas fuir, il utilise son langage corporel pour essayer d’intimider son adversaire. C’est seulement au cas où ces deux possibilités échouent, que le cheval va botter. Vous pouvez souvent voir un cheval botter s’il est poursuivi et acculé dans le coin d’une pâture par un autre cheval du même troupeau. Un exemple de situation représentant une menace peut être l’entrée dans un van sombre. Si votre cheval botte parce qu’il a peur, il le faut le soulager quitte à tout réorganiser autour de lui, ôter de son contact la raison de sa peur, et s’assurer que le cheval puisse manger, se relaxer, et se reposer en toute sérénité. Soyez aussi attentif si votre cheval prend peur et botte durant l’entraînement. Souvent il suffit de revoir les bases pour remettre votre cheval en confiance. Il est impossible pour un cheval d’apprendre quoi que se soit , tant qu’il est dominé par la peur, dons n’ignorez jamais cette peur en vous disant que ça va passer tout seul. N’hésitez pas à demander l’aide d’un entraîneur professionnel pour sortir d’une impasse éventuelle. N’oubliez pas les précautions d’usage. Ne vous approchez jamais d’un cheval par derrière. S’il est endormi ou relaxé il peut mal réagir à l’effet de surprise, et botter, son instinct sauvage reprenant le dessus : « un prédateur m’attaque, je dois me défendre ». C’est pour cela qu’on recommande toujours à chaque apprenti cavalier qu’il faut toujours parler calmement ou montrer à son cheval où l’on se trouve, sans provoquer de surprise involontaire.

Raison « je me sens bien »

On voit très souvent les chevaux botter pour le plaisir quand ils sont en liberté. Ils s’en servent comme moyen d’invitation au jeu, souvent en accompagnant les coups de pieds de coups de c*l. C’est une véritable extériorisation de leur joie de pouvoir courir en liberté et n’a absolument pas pour but de faire mal, malgré que ça puisse arriver accidentellement. Il n’y a rien à corriger, faîtes seulement attention de ne pas vous retrouver au milieu au risque d’être blessé. Attention aussi à ne pas mettre un vieux cheval qui rêve de tranquillité avec un jeune cheval fougueux qui ne rêvera que de jouer. Pour votre propre sécurité, soyez toujours prudent quand vous lâchez un cheval sur son champ. Entrez sur le champ et tournez votre cheval tête vers vous, enlevez le licol ou la bride, puis faites un pas en arrière pendant que le cheval s’éloigne.

Raison « j’ai mal »

Des fois un coup de pied est la réponse à une douleur. Le meilleur exemple pour cela est de voir qu’un cheval se donne des coups de pieds dans le ventre pour signaler des difficultés intestinales, voire un début de colique. Une autre situation pouvant provoquer un coup de pied peut être la pose de la selle ou la fixation des sangles, parce que le cheval souffre au niveau de la colonne vertébrale, ou du dos. Il est aussi possible qu’un cheval donne des coups de pied par mécontentement. Si votre cheval botte pendant une séance de pansage, il essaye de faire passer le message : ça ne me plait pas du tout ou, ça me fait mal quelque part. Il vous faut absolument trouver la raison, ne vous contentez pas de dire « il se comporte toujours comme ça ». Votre non-réaction pourrait se cumuler et s’associer avec d’autres problèmes comportementaux désagréables. Pour reconnaître les coups de pied dus à la douleur, vous devez trouver l’origine de ces douleurs. Normalement le cheval devrait arrête de botter si vous ôtez la cause de son inconfort, tant que le coup de pied n’est associé à aucun autre signe de menace (oreilles couchées etc…). Parfois, il suffit de changer pour une brosse plus douce et le cheval retrouve le plaisir du pansage. Soyez patient si votre cheval n’arrête pas immédiatement de montrer son inconfort quand vous vous approchez, avec, par exemple la selle, même si la douleur n’est plus là. Il lui faut peut-être simplement du temps pour ne plus associer la selle avec ses (anciennes) douleurs.

Raison « je suis frustré ou pressé »

Les chevaux impatients, je pense que nous connaissons tous., De la manière « hey dépêche toi avec mes grains … etc… ». Ils tapent sur la porte ou même le mur. Pareil pour ceux qui sont dans un van. Une fois arrivés à destination, ils deviennent impatients et mécontents. Les signes extérieurs de leur déception et/ou colère sont bien visibles. Ils secouent la tête, couchent les oreilles et font même de petits cabrages, bref tous les signes de nervosité et d’impatience, sans avoir peur. Les coups de pied de cette catégorie ne sont normalement pas trop dangereux et il est facile de faire avec. Dans certains boxes vous avez peut-être déjà vu des planches entourant les murs à hauteur de 50 cm, fixées à l’horizontale, justement pour éviter que le cheval ne puisse taper dans le mur. La hauteur peut varier selon la taille du cheval. Il est rare qu’un cheval se blesse avec ses propres coups de pied dans un van, parce qu’il n’y a pas assez de place pour développer la force nécessaire. Essayez de calmer votre cheval, soyez patient, vous aussi, pour lui montrer que son impatience ne sert à rien. Si par contre vous décidez d’ignorer son comportement, faites attention tout de même que ses gestes et son attitude ne deviennent pas dangereux pour vous ou les autre personnes qui doivent le manipuler et/ou soigner.

Raison « toi … dégage »

Un cheval qui botte en balade, le fait très probablement parce que le cheval de derrière s’approche trop de lui. La distance « tolérée » dépend de sa personnalité. Ce sont souvent les juments dominantes qui sont les moins tolérantes. Il se peut aussi qu’un cheval agisse mal, en voyant qu’un de ses compagnons de pâturage s’approche trop de leur arrière.(en connaissance de cause). En général, les chevaux de cette catégorie ne bottent jamais l’humain, mais le font sans hésiter envers un autre cheval. De tels coups de pied ne sont normalement pas très forts, il n’empêche qu’il peuvent facilement faire très mal aux cavaliers qui se trouvent sur le chemin du sabot et se faire botter involontairement. Sachant cela, c’est le devoir de chaque cavalier de corriger immédiatement son cheval. Par habitude les chevaux qui bottent en balade portent un ruban rouge fixé à leur queue, pour signaler « attention je n’aime pas les chevaux trop proches ». Si vous n’arrivez pas à corriger ce défaut, restez avec votre cheval à l’arrière du groupe et évitez aussi les endroits ou plusieurs cavaliers se rencontrent. Néanmoins (ce n’est que mon avis à moi) il faut travailler avec votre cheval pour corriger cela et lui faire ainsi tolérer le rapprochement d’un autre cheval, parce que les choses peuvent devenir folkloriques si dans le lot, il y a plusieurs chevaux comme le vôtre. N’oubliez pas, ce n’est pas aux autres de vous éviter, mais à vous de les protéger d’une blessure due à votre cheval.

Raison « … ici c’est moi qui commande »

Si un cheval botte contre vous, pour vous dire « c’est moi qui suis le patron ici », vous avez un sérieux problème. Dans la nature chevaline, le coup de pied sert à garder et/ou défendre la supériorité hiérarchique voire même à montrer qui a le droit de saillir et ainsi préserver la survie de l’espèce. Si votre cheval essaye de vous dominer et de vous montrer que c’est lui qui commande, vous avez intérêt à retravailler son éducation, en commençant par le tout début, pour lui rendre sa place. Dans un tel cas, votre cheval sait que, pour une raison ou une pour autre, son arme d’intimidation marche bien et est efficace envers vous. Ce sont souvent des juments, mais aussi des hongres, qui agissent de cette manière. Ils se mettent en position menaçante, oreilles couchées et arborent une expression méchante qui ne laisse pas de doute quant au fait qu’ils vont lancer le pied dans votre direction. A la différence d’un cheval qui a peur et essaye de fuir avant de se défendre, ces chevaux là vont directement à l’attaque. En principe ces chevaux sont déjà agressifs de nature et le montrent à différentes occasions, dans leur box ou contre la personne qui passe devant leur porte. Peu respectueux, ils bousculent ou rentrent dans votre espace sans se retenir. Normalement ces chevaux qui veulent être chefs obtiennent ce qu’ils considèrent comme leur dû – tranquillité, etc – par un simple coup de pied menaçant ou même parfois un coup de pied porté pour faire mal. Un cheval ayant compris la facilité avec laquelle il peut nous faire tomber est très dangereux. Rééduquer un cheval, qui a appris comment se « défaire » de l’homme en utilisant ses sabots, peut se relever très difficile. Si vous avez le temps, la patience, la fermeté et les connaissances nécessaires de revoir l’éducation de base, vous pouvez toujours essayer de reconstruire la hiérarchie entre votre cheval et vous, de lui réapprendre le respect l’espace personnel de chacun. Malheureusement, plus le cheval vieillit, plus l’habitude est bien ancrée, et moins vous avez de chance que vos efforts portent leurs fruits. Dans certains cas vous n’avez pas le choix, puisque vous ne pouvez corriger, vous devez punir pour bien montrer que vous n’êtes pas impressionné par ses menaces. Attention je ne parle pas de punition sous forme de violence. Lever la voix pour dire NON, ou même une tape avec la main pour le remettre à sa place suffit carrément. Mais n’oubliez pas chaque réaction de votre part doit impérativement être exercée immédiatement après l’abus pour être effective. (Assurez vous d’être placé en dehors du rayon dangereux de ses pieds.) Rappelez vous les risques que vous prenez en voulant punir un cheval qui botte. Cela demande la capacité à lire leur langage corporel, la capacité à réagir vite ainsi qu’une vigilance constante, pour punir toujours de la même façon, ni plus, ni moins. Dans un cas pareil, l’aide d’un professionnel n’est vraiment pas du luxe et ne doit pas être une source de honte. Il faut aussi parler des chevaux agressifs, qui bottent déjà avec succès depuis des années. Il se peut que pour eux une punition ne soit qu’un prétexte pour répondre avec un coup de pied encore plus fort et ciblé. Ce serait une bataille sans fin, une bataille qui vous met vous et les autres en danger. Je n’aimerais pas avoir un cheval de ce genre là. Cela ne vaut pas le coup. Si vous choisissez de garder un cheval qui botte méchamment pour montrer sa dominance envers vous, soyez au courant du risque que vous prenez pour vous et pour votre environnement. C’est votre responsabilité qui est en jeu, votre obligation de diminuer les risques. Cela dit, il ne faut surtout pas minimiser les faits et parler ouvertement des habitudes de votre cheval autour de vous, et pourquoi pas carrément mettre des panneaux qui signalent le danger devant son box mais aussi devant sa pâture.

Bilan : Les coups de pied d’un cheval ne sont pas seulement une arme contre des prédateurs, mais ils sont bel et bien une forme de communication, avec un effet défini. Les blessures qui peuvent être provoquées par les coups pied, hissent cette conduite en haut de l’échelle des mauvaises habitudes comportementales d’un cheval. C’est pour cela que vous devez vous demander à chaque coup de pied, les raisons de cet acte, avec comme but, de pouvoir décider s’il faut le corriger ou, en cas de maladie, le soigner. Dans les deux cas il est indispensable de faire votre possible pour que cette mauvais comportement ne se reproduise pas.

inspiré par une dissertation de J. Williams

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