Un cheval bien ferré ..
est le fruit de la coopération entre : le maréchal, le propriétaire, et… le cheval.
Le maréchal apporte au travail la dextérité et la connaissance de son art dont il aura acquis la maîtrise au cours de plusieurs années « d’apprentissage » et d’expérience, et sait, le cas échéant, préconiser au propriétaire la ferrure préventive ou curative la plus adaptée.
Il veillera à arriver à l’heure à ses rendez-vous!
Le propriétaire peut aider le maréchal à exercer au mieux son art :
– en prenant des rendez-vous réguliers pour le ferrage ou le parage de son protégé
– en signalant judicieusement au maréchal les améliorations complémentaires ou accessoires, qui lui semblent nécessaires au cheval
– en mettant à la disposition du maréchal un emplacement propre, bien éclairé, couvert si possible et disposant d’un sol stable et d’aplomb
– en veillant à domicile que le cheval soit prêt, les membres et les pieds propres, avant l’arrivée du maréchal.
Le cheval sera mieux à même de « coopérer » si habitué à être tenu, il sait rester tranquille le temps que ses pieds soient levés, parés et ferrés. Une nourriture appropriée et un entretien régulier des pieds (curage et graissage si nécessaire) contribuent au développement d’une corne saine facilitant la qualité du ferrage.
Sur la base d’une telle coopération entre le maréchal, le propriétaire et le cheval, le meilleur service de maréchalerie possible pourra être rendu, dans l’intérêt du cheval, de son confort, de son bien-être et de la pérennité de ses qualités au service de l’homme.
La Bonne Ferrure
Sachant que les chevaux et les poneys peuvent être de toutes tailles et morphologies, les fers et les ferrures devront varier et s’adapter au type du cheval et à son activité. En tous cas, l’exercice d’une bonne maréchalerie réclame quelques exigences de base :
1 – Le cheval doit pouvoir se déplacer librement, naturellement et confortablement une fois ferré. Une bonne ferrure tient compte de l’aplomb de chaque membre de l’animal (chaque cheval étant différent, à chacun sa locomotion).
2 – Le sabot est conçu pour offrir au cheval une base solide, protectrice, non glissante, capable d’absorber les chocs sans l’aide d’une protection métallique. Quel que soit le fer utilisé, le maréchal cherchera à interférer au minimum avec la fonction naturelle du pied et à prévenir toute altération de l’axe paturon/pied.
3 – Parce que le fer empêche l’usure du pied, le maréchal parera la corne au degré voulu pour une répartition optimale du poids sur tout le pied. La paroi devra être parée selon la forme la plus naturelle possible, en ligne droite, de la couronne au bord plantaire, sans évasement ni râpage pariétal excessif.
Le fer, choisi d’un poids et d’une pointure correspondant au cheval et à son activité, devra être ajusté d’aplomb avec des étampures propres réparties de la pince au quartier. Le fer devra être tourné pour s’adapter au pied de façon adéquate, le pinçon incrusté dans la paroi jusqu’à affleurement.
4 – Le fer devra être suffisamment long pour offrir un bon support aux talons et ne pas risquer de diminuer la surface d’appui.
5 – Le fer ajusté devra apparaître comme la continuité d’un pied bien préparé et d’aplomb, sans défaut d’adhésion. Les clous brochés dans une paroi saine devront ressortir à un tiers de la hauteur du sabot et devront être retournés sous forme de rivets solides et bien incrustés dans la paroi. La taille des clous devra correspondre à celle des étampures de façon à ce que les têtes soient à niveau avec la surface du fer.
En résumé un cheval bien ferré se caractérise par :
– des fers d’un poids et d’une pointure corrects, bien ajustés au pied
– des pieds d’aplomb avec un bon alignement du membre pour une bonne locomotion
– le maintien d’une surface d’appui suffisante
– des rivets alignés, solides et affleurant à la surface du sabot
– et, point important pour finir, un propriétaire conscient que l’entretien des pieds est aussi de sa responsabilité quotidienne.
Le fer adapté au travail
Pour une adhérence et une sécurité optimales, les chevaux qui travaillent à des allures rapides sur herbe ou sol meuble (par exemple les chevaux de chasse, de complet ou de polo) se trouveront souvent mieux avec des fers antidérapants, sans garniture excessive et de longueur adéquate.
Les chevaux qui font un travail plus lent pourront être ferrés de façon efficace avec des fers plus couverts et une bonne garniture des quartiers aux talons.
Les pieds de tout cheval qui travaille nécessitent une attention régulière et une ferrure renouvelée généralement toutes les 4 à 8 semaines selon son activité.
Quand un cheval est ferré, les fers doivent être ôtés et les pieds parés régulièrement, même si les fers n’ont pas été usés.
La législation, le maréchal et vous
Le maréchal-ferrant qui exerce à son compte, doit être immatriculé à la Chambre des Métiers, ce qui garantit sa responsabilité professionnelle.
Les diplômes, son expérience professionnelle et sa notoriété permettent au maréchal de se prévaloir selon les cas de la qualité d’artisan ou du titre de maître artisan.
Le propriétaire qui fait intervenir un maréchal non immatriculé court le risque de faire ferrer son cheval sans aucune garantie professionnelle et sans recours possible en cas de malfaçon, ce qui signifie souvent souffrances et indisponibilité de son protégé. De plus, ce propriétaire peut être, selon les circonstances, tenu solidairement avec le travailleur clandestin auquel il aura fait appel, au paiement des impôts, taxes, cotisations, charges etc. non assumés par ce dernier du fait, notamment de sa non-immatriculation à la Chambre de Métiers.