Il existe 4 vaccins :
– la Grippe équine
– la Rhino-pneumonie
– la Rage
– le Tétanos
Les vaccins spécifiques qu’on appelle « monovalents » contiennent un virus. Les plurivalents contiennent plusieurs virus ; grippe-rhinopneumonie, grippe-tétanos.
Les vaccins équins sont des vaccins réalisés à base de virus morts puisque ceux-là ont moins d’effets secondaires.
Seul un vétérinaire est habilité à donner un vaccin à votre cheval. Il l’auscultera par la même occasion, c’est donc une sorte de check-up annuel de votre cheval.
La grippe équine :
La grippe équine est causée par un virus influenza A, proche du virus de la grippe humaine, avec lequel il partage des antigènes communs. Il s’agit néanmoins de virus différents et il n’a pas été rapporté de transmission entre l’homme et le cheval.
La grippe équine est la maladie clinique des voies respiratoires la plus contagieuse chez le cheval (cette caractéristique est aussi observée dans la grippe humaine).
Le tableau clinique est très proche de celui observé chez l’homme. La période d’incubation est de 2 à 5 jours. La grippe peut revêtir différentes formes cliniques.
Forme mineure ou inapparente
L’état général n’est pas altéré. Les signes cliniques sont discrets : malaise fébrile de courte durée ou hyperthermie modérée et fugace.
Forme majeure simple
Les animaux présentent un syndrome fébrile avec hyperthermie (40 à 41 °C). Le tableau clinique est celui d’une laryngo-trachéo-bronchite. Le signe le plus fréquent est la toux forte, quinteuse, sèche et douloureuse associée à un jetage nasal séreux. Les animaux sont fréquemment anorexiques et affaiblis. Des signes de conjonctivite, d’épiphora, d’oedème des membres, de myalgie, de tachypnée et/ou dyspnée peuvent être observés. Chez les chevaux adultes, la mortalité est pratiquement nulle. Chez les jeunes poulains, la maladie peut être grave et entraîner une pneumonie virale mortelle.
Forme majeure compliquée
La grippe suit une évolution biphasique : à une première phase de bronchite catarrhale succède une phase de surinfection bactérienne. Rhino-sinusite purulente, bronchite, œdème pulmonaire, congestion pulmonaire, broncho-pneumonie… sont les principales manifestations cliniques de ces complications.
Traitement :
Le traitement instauré est essentiellement symptomatique (anti-pyrétiques). Il est absolument essentiel que les animaux malades soient mis au repos pendant une période minimale de 3 semaines dans un environnement propre et correctement ventilé afin que les épithéliums respiratoires retrouvent leur intégrité physique et fonctionnelle. Le non-respect de ces prescriptions simples est souvent à l’origine de complications ultérieures qui se manifestent par des cardiopathies ou des pathologies pulmonaires regroupées dans le complexe des maladies pulmonaires obstructives chroniques.
Le tétanos :
Le tétanos est une maladie très grave, souvent fatale chez le cheval.
Le tétanos est dû à la neurotoxine (toxine qui affecte le système nerveux), produite par une bactérie, Clostridium tetani. C’est une bactérie présente dans le sol. Elle peut survivre de nombreuses années dans un sol légèrement humide comme c’est le cas des patûrages.
Cette bactérie ne se développe que dans un milieu sans oxygène (milieu anaérobe). C’est pourquoi ce germe se multiplie facilement dans les plaies profondes dont l’orifice est étroit, comme celles dues à un clou par exemple.
Les plaies contaminées par de la terre ou des corps étrangers et les plaies contenant des tissus mortifiés sont aussi des endroits favorables au développement de cette bactérie.
Les bactéries vont se multiplier dans ces plaies et libérer la neurotoxine responsable de la maladie. La toxine libérée migre vers le système nerveux central par voie sanguine ou par voie nerveuse.
Symptômes :
La période d’incubation varie de 3 jours à 1 mois. Le plus souvent elle dure 10 à 14 jours. La toxine est d’abord active au niveau de la zone où se localise la plaie.
Les symptômes sont caractérisés par des contractions des muscles.
> L’animal présente des raideurs au niveau des muscles de la mâchoire, du cou, des membres.
> La troisième paupière est visible.
> Les oreilles restent droites et figées, les narines sont dilatées.
> Le faciès est anxieux.
> Le cheval a une démarche raide et il garde les membres écartés.
> Les muscles du cou et du dos se raidissent.
> La mastication et la déglutition sont difficiles.
> Le cheval atteint de tétanos réagit à la moindre stimulation.
> Il présente de la fièvre et des sudations excessives.
> La respiration et le rythme cardiaque sont plus rapides que la normale.
En phase terminale, le cheval est grabataire : il est couché sur le sol, membres tendus. Il meurt de paralysie respiratoire ou de broncho-pneumonie par fausse déglutition.
Le tétanos donne des symptômes qui peuvent être confondus avec ceux de la méningite, de l’hypocalcémie, de la fourbure aiguë et de la myoglobinurie.
Traitement :
Dès que le diagnostic est établi, le traitement doit commencer au plus vite. Le traitement repose sur l’administration de sérum antitétanique.
Ce sérum contient des antitoxines qui vont protéger immédiatement l’animal et ce pendant 2 semaines environ.
Une désinfection fréquente et soignée de la plaie est nécessaire.
Le vétérinaire peut aussi administrer des antibiotiques de la famille des pénicillines. Lors de signes nerveux, il convient d’utiliser des sédatifs et des myorelaxants.
Le cheval doit être placé dans un box au calme et dans l’obscurité car toute stimulation l’excite. Il est rarement capable de boire et de manger car il ne peut pas facilement baisser la tête et vous devez surélever ses aliments. Si le cheval a des difficultés pour se lever ou se tenir debout, il est possible d’utiliser une ventrière.
Le pronostic est souvent défavorable et la guérison reste exceptionnelle.
La rage ou encéphalite virale :
Chez les chevaux, la rage est une zoonose sporadique mais très souvent mortelle causée par un virus (Lyssavirus).
Il n’existe aucun traitement efficace contre la rage. Lorsque les premiers signes cliniques apparaissent, la maladie est mortelle. La meilleure stratégie est donc d’éviter toute exposition au virus.
Ce virus se transmet par la morsure d’animaux infectés, comme les renards, les mouffettes et les chauves-souris, bien qu’il puisse aussi être propagé par d’autres mammifères.
Après la morsure, le virus migre dans le cerveau avant de rejoindre les glandes salivaires.
Cette migration, appelée incubation, est de durée très variable, selon l’espèce, le lieu de morsure, la souche du virus… et parfois très longue (de un mois à plusieurs années).
C’est dans le cerveau qu’il se reproduit et fait des dégâts. Les symptômes de la rage sont donc principalement nerveux :
Les symptômes décrits chez le cheval débutent par une phase de tristesse et d’agitation. L’animal est très sensible aux différents stimuli (toucher, lumière, bruits…).
L’excitation génésique est également décrite : l’étalon entre souvent en érection et la jument présente une attitude « nymphomane ».
Puis les symptômes s’aggravent : tremblements, démangeaisons démentielles au niveau de la plaie de morsure, grincements de dents, baisse d’appétit, perversion du goût (l’animal mange le fumier plutôt que le foin).
En fin d’évolution, l’animal ne peut plus déglutir et recrache l’eau et la nourriture par les naseaux.
Il est pris d’accès de fureur ou de troubles de la locomotion et de paralysies.
La mort survient généralement par asphyxie.
Il n’y a pas de traitement efficace : la mort est irrémédiable et survient en 3 à 6 jours après les premiers symptômes.
La rhinopneumonie :
Cette maladie complexe recouvre en fait un ensemble de troubles cliniques qui peuvent être provoqués par différents virus de la famille des herpèsvirus. Selon le ou les virus en cause, la rhinopneumonie se traduira par des troubles respiratoires, un avortement ou des manifestations nerveuses. Cette maladie est spécifique des équidés et ne peut se transmettre à d’autres espèces animales ou à l’homme.
Il s’agit d’une maladie contagieuse dont le virus se transmet d’un équidé à l’autre par voie respiratoire dans la majorité des cas. L’avorton, et tout ce qui a pu être souillé lors d’un poulinage peut également contribuer à la propagation du virus.
La particularité de ces virus est qu’ils peuvent rester très longtemps à l’état latent, persister souvent toute la vie dans l’organisme, et se réactiver suite à une autre maladie, un stress…
Cela explique que le taux d’infection aux herpèsvirus est très élevé dans la population équine, et peut atteindre plus de 80% d’un effectif équin.
Le virus va d’abord se multiplier au niveau des muqueuses du nez, du pharynx et de la trachée, puis dans les ganglions lymphatiques correspondants. De là, les virus vont se répandre dans tout l’appareil respiratoire mais vont également pouvoir gagner d’autres organes comme l’utérus et/ou le système nerveux central. En fonction du virus en cause et de sa localisation, des signes cliniques très variés vont pouvoir se manifester.
Symptômes :
Les symptômes de la rhinopneumonie sont similaires à ceux provoqués par le virus de la grippe, c’est-à-dire : forte fièvre, toux, jetage d’abord clair, puis plus épais. Par contre, dans le cas des équidés adultes, ces symptômes sont souvent non détectés du fait de leur discrétion.
Chez les poulains, ou les équidés âgés, des complications bactériennes peuvent conduire à des broncho-pneumonies ou à une chronicité de la maladie.
Les conséquences les plus graves concernent les juments en fin de gestation infectées par le virus EHV1. En effet, si la jument contracte la maladie pendant sa gestation, elle peut avorter spontanément en expulsant le foetus et le placenta.
Des complications nerveuses peuvent également apparaître une semaine environ après les symptômes respiratoires. Elles se manifestent par des troubles de la motricité et du comportement de l’animal. Dans les cas les plus sévères, l’équidé peut devenir paralysé du train postérieur et prendre une position dite « en chien assis », ou même être atteint d’une paralysie plus généralisée entraînant un couchage permanent (pronostic extrêmement grave). Des séquelles peuvent persister après guérison en fonction de l’importance des lésions du cerveau ou de la moelle épinière.
Il n’existe pas de traitement contre les virus herpès des équins, et seules les infections secondaires et les complications peuvent être traitées.