Le saut d’obstacle est la discipline équestre la plus pratiquée en compétition en France. Elle demande une bonne complicité entre le cavalier et son cheval, et un bon entraînement. De plus c’est une discipline spectaculaire qui passe bien dans les médias (télé par exemple).
Son origine remonte au 19e siècle et est issue des manœuvres militaires. En effet, il fallait être capable de franchir toutes sortes de difficultés de terrain. Le saut d’obstacle tel que nous le connaissons est né au début du 20e siècle en Italie. C’est la première discipline admise au Jeux Olympiques.
Les concours ont lieu sur une piste fermée d’au moins 20x40m. Les dimensions peuvent varier ainsi que le type de surface (sciure, terre, sable, herbe…). De plus certains concours sont dit « indoor » car ils ont lieu dans un manège (couvert) et non dans une carrière (non couverte).
Les obstacles
Les obstacles sont tous constitués de chandeliers supportant des barres en bois coloré. Mais tous ces obstacles tombent si le cheval les touche.
Les principaux obstacles :
– Croisillon : obstacle constitué de 2 barres croisées
– Droit (ou vertical) : obstacle composé d’une ou plusieurs barres verticales sur le même plan
– Oxer : obstacle composé d’une ou plusieurs barres verticales situées sur 2 plans différents. Traditionnellement, la barre de derrière est plus haute que celle de devant (on dit alors qu’il s’agit d’un oxer montant).
– Oxer polonais : comme un oxer mais constitué de croisillons
– Bidet : il s’agit d’un bac d’eau situé sous l’obstacle
– Rivière : elle est souvent longue et le cheval doit passer par-dessus sans poser un pied dedans (ni même un bout de pied) sinon c’est une faute
– Spa : un obstacle de volée (qui se prend dans la foulée) constitué de 3 ou plus de barres, de plus en plus hautes et situées dans des plans différents (mais en général proches entre elles, la spa complète ne dépassant pas 1m de large)
– Mur : obstacle constitué de blocs de bois creux tombant si on les touche, et qui permet d’avoir un obstacle plein (on ne voit pas à travers) demandant une grande franchise de la part du cheval.
Ces obstacles sont classés en trois catégories :
– les obstacles verticaux, tenant dans un seul plan : verticaux, croisillons, murs…
– les obstacles larges, ayant deux plans et se sautant en une étape : oxer, oxer polonais…
– les obstacles de volée, comportant plusieurs plans : spa…
Il faut aborder les obstacles verticaux de loin, alors que les obstacles larges et de volée se prennent de près.
Le sens de chaque obstacle est indiqué par des fanions : blanc à gauche, rouge à droite. En fonction du type de concours, leur hauteur et leur nombre, de même que la désignation du gagnant va varier.
Les barres peuvent être remplacées par des planches de bois, les palanques, qui sont plus larges et permettent moins au cheval de voir à travers. Les sous-bassements des obstacles peuvent aussi être remplis, par d’autres barres, des fleurs, des petites barrières, des décorations… Plus les obstacles sont décorés avec des objets voyants ou aux couleurs très contrastées et plus le risque de refus augmente, ce qui rajoute à la difficulté.
Matériel autorisé
Les selles sont obligatoires, avec ou sans étriers, en concours officiel et les étrivières ne doivent pas être attachées à la sangle.
Les produits dopants, les guêtres à clous et les cravaches électriques sont interdits (heureusement).
Protections autorisées : guêtres, bandes, cloches, protège-boulets
Tous les mors sont autorisés (sauf en cycle classique), tant que le juge ne les estime pas dangereux ou cruels. Par contre, en cas d’utilisation d’un seul mors, le cavalier ne doit avoir qu’une paire de rênes (par exemple il est interdit de monter en pelham avec 4 rênes). Le releveur ne s’utilise qu’avec des alliances.
Les croupières, martingales à anneaux sont autorisées, de même que les martingales fixes si elles sont fixées sur une muserolle française.
Tenue du cavalier
Les cavaliers doivent, pour la reconnaissance, la détente et le parcours, être en tenue de concours.
Le cavalier doit porter une veste sombre (noire ou bleu foncée) agréée, une chemise blanche avec une cravate, un pantalon blanc (beige autorisé pour les femmes), des bottes noires et une bombe.
La bombe doit avoir un système de fixation et une visière souple ou amovible.
Déroulement d’un concours
Tous les concours comportent trois étapes :
– la reconnaissance du parcours
– la détente
– le parcours en lui-même
La reconnaissance du parcours s’effectue à pied, pendant un temps limité. Le parcours est monté et les cavaliers, accompagnés de leurs entraîneurs, peuvent voir où seront situées les difficultés, mesurer les distances, visualiser les courbes…
C’est le chef de piste qui va annoncer le début et la fin de la reconnaissance par un son de cloche.
Une fois le parcours bien en tête et le cheval préparé, le cavalier peut aller à la détente, dans un paddock aménagé à cette fin. 30 min avant son passage il faut commencer à détendre le cheval aux trois allures, et 10 min avant lui faire sauter quelques petites barres isolées. Ce n’est pas à ce moment là que vous pourrez améliorer un point technique, le but est juste d’échauffer correctement le cheval pour ne pas le lancer directement sur un parcours d’obstacle. La détente se termine par une récupération au pas.
Attention, des règles de priorité sont données sur le paddock de détente que vous devrez partager avec une quinzaine de cavaliers…
Enfin, le parcours en lui-même commence. Chaque cavalier possède un numéro d’ordre à respecter. Il ne rentre sur le terrain qu’une fois le cavalier précédent ayant franchi la ligne d’arrivée, et peut de nouveau demander à son cheval d’avancer aux trois allures, pour le familiariser avec le lieu et refaire un petit échauffement. Il est cependant interdit de sauter les obstacles en place. Le cavalier doit aussi aller se présenter au jury (pas pour toutes les compétitions) et saluer.
Une fois que la cloche a sonné, le cavalier possède un temps limité pour passer la ligne de départ (en général 45 secondes).
Pour certains concours spécifiques les règles sont légèrement différentes :
– pour les cycles classiques les chevaux n’ont pas de temps limité, et il n’y a donc pas de son de cloche. A la détente ils sont en général seuls sur le paddock de détente
– pour les épreuves à l’américaine le départ est donné par le chef de piste et les deux chevaux doivent s’élancer à ce moment-là.
– …
Les différentes épreuves
Les barèmes A
Ce sont les plus courants. Il s’agit d’enchaîner plusieurs obstacles en faisant le moins de fautes possibles, le tout dans un temps minimum.
Chaque concurrent possède à la fois un temps (déterminé depuis le passage de la ligne de départ jusqu’à la ligne d’arrivée) et un nombre de points de pénalité.
Une barre (ou plus) d’un obstacle qui tombe vaut 4 points, ainsi que le premier refus. Le deuxième refus, une erreur de parcours, un saut dans le mauvais sens ou encore une chute sont dis-qualificatifs. De même le cavalier n’a que 45 secondes pour passer la ligne de départ après le signal, et 45 secondes entre la ligne de départ et le premier obstacle, sinon il sera disqualifié.
De plus un temps limite est fixé, et tout dépassement entraîne une pénalité d’un point par seconde supplémentaire.
Les meilleurs concurrents sont ceux ayant le moins de points (l’idéal étant le « sans faute » correspondant à 0 points), et en cas d’égalité aux points, c’est le temps le plus court qui remporte l’épreuve.
Cependant, bien souvent, il y a 2 manches. Seuls les meilleurs de la première manche accèdent à la seconde, qui est dite « barrage ». Selon les concours les points (et le temps) s’ajoutent ou non. Le gagnant est déterminé à l’issu du barrage.
Il existe des variantes, dans lesquelles le temps n’est comptabilisé que dans une certaine partie du parcours, et des parcours en 2 parties qu’il faut enchaîner : la première étant un parcours normal, et la deuxième, à ne faire qu’en cas de sans fautes, correspond à un barrage chronométré, mais les deux parties se font en une seule fois.
Les barèmes C (ou parcours de chasse)
Les pénalités ne sont plus comptées en points mais en temps : chaque pénalité rajoute des secondes au temps fait par le couple. Le gagnant est donc celui qui a fait le temps final le plus petit.
Les seules pénalités sont les barres qui tombent : 4 secondes par obstacle dont une barre tombe. Le troisième refus ou la deuxième chute sont éliminatoires, de même que le dépassement d’un temps limite (2 min pour un parcours de moins de 600m, 3 min sinon).
Les puissances
Ce sont des concours ressemblant à des concours de saut en hauteur pour humain. En effet, le but est de sauter un seul obstacle, dont la hauteur va monter au cours du concours.
Les puissances sont très impressionnantes, mais elles n’ont plus lieu à haut niveau, les cavaliers ne voulant pas risquer la santé de leurs chevaux. En effet, les obstacles peuvent vite devenir énormes (le record de saut est de 2m47 et date de 1949!!!). Cependant c’est souvent pratiqué dans les concours clubs.
Les courses en relais
Chaque équipe est composée de 2 ou plus de couples. A chaque fois qu’un cavalier fait une faute, c’est au suivant de reprendre le parcours à l’endroit de la faute du premier.
Le but est d’être la première équipe qui termine son parcours.
Les compétitions par équipes
Chaque cavalier effectue son parcours (selon le barème A ou C). A la fin de tous les passages, les fautes au sein d’une équipe sont additionnées et la meilleure équipe est celle ayant le moins de points (barème A) ou le temps le plus faible (barème C).
Généralement, le cavalier qui a fait le plus de fautes de l’équipe n’est pas comptabilisé.
C’est ainsi que sont fait les championnats internationaux par équipe, en appliquant le barème A à chaque passage, avec des équipes de 4 cavaliers, 3 comptant pour l’équipe (le moins bon étant enlevé).
En cas d’égalité entre deux équipes, il peut y avoir une manche finale, qui oppose un cavalier de chaque équipe. Le gagnant dépend du barème.
Les courses en parallèle (ou à l’américaine)
Deux concurrents partent en même temps sur deux parcours identiques montés en parallèle. C’est le premier qui passe la ligne d’arrivée qui remporte le concours.
Les cycles classiques
Les cycles classiques sont un ensemble d’épreuves pour les jeunes chevaux et poneys. Ce sont des épreuves pour les amener à la compétition ou pour valoriser le dressage des jeunes, leur donnant alors une certification, aussi les barèmes ne sont pas du tout les mêmes. De plus les épreuves sont séparées selon l’âge du cheval : 4 ans, 5 ans et 6 ans, avec des barres qui sont de plus en plus importantes. Pour les poneys, il y a aussi des épreuves différentes en fonction de la taille du poney (B, C ou D).
Le temps n’est jamais chronométré (à part pour les finales nationales ou internationales chez les 6 ans), seul le nombre de pénalités va compter. A la fin de l’épreuve, un nombre de points sera également réparti entre tous les concurrents ayant fait des sans fautes. Le nombre total de points d’une épreuve correspond au nombre de chevaux au départ x 10 (ainsi s’il y a 5 partants les gagnants se répartissent 50 points, avec 7 partants il y a 70 points en jeu…).
Ces concours ne sont pas pourvus de lots pour les cavaliers, vu qu’ils sont fait pour les chevaux et non pour les cavaliers. De plus il n’y a pas de temps limite pour commencer son parcours après l’entrée sur la piste et l’ambiance est beaucoup plus détendue, le but étant juste de faire « du mieux possible » pour le cheval, sans stress.
De plus le matériel est plus limité, les mors plus sévères comme le pelham ou la bride étant interdits pour les 4 et 5 ans. Il en est de même pour les enrênements (voir le règlement complet pour plus de détails, ceux-ci variant fréquemment).
Les cycles classiques s’étalent sur plusieurs compétitions, les poneys/chevaux se qualifiant pour des épreuves nationales en fonction de leur nombre de points. Lors de la finale des titres sont donnés aux chevaux en fonction des résultats sur les 2 parcours de la finale : ELITE si 2 parcours sans faute en finale, EXCELLENT si moins de 4 points et TRES BON si moins de 8 points.
Les parcours à points (ou choisissez vos points)
Le cavalier possède un temps limite pour sauter le maximum d’obstacles dans l’ordre qu’il veut. Chaque obstacle, en fonction de sa difficulté, apporte un nombre plus ou moins grand de points et le vainqueur est celui qui a engrangé le plus de points à la fin du temps imparti.
Les verticaux se sautent dans les deux sens, sinon il faut respecter les fanions (sous peine de disqualification). Si une barre tombe lors du franchissement d’un obstacle, alors celui-ci ne compte pas, voire, pour certains obstacles, les points sont retirés des points acquis. De plus il est possible de sauter chaque obstacle 2 fois.
Ce type de parcours permet donc au cavalier de s’adapter à son cheval et à ses points forts, pour choisir des obstacles plus hauts ou pour sauter plus rapidement de petits obstacles. De plus c’est à lui de construire son enchaînement, le tout dans un temps limité, ce qui procure une grande montée d’adrénaline pour le cavalier et beaucoup de surprises pour les spectateurs.
Les 6 barres
Le but est d’enchaîner le plus vite possible 6 obstacles (verticaux en général) qui sont montés à 1 foulée sur une ligne droite.
Le vainqueur est celui qui fait le temps le plus petit (et un sans faute) ou alors le dernier en piste (dans ce cas chaque cavalier effectue plusieurs passages, et chaque pénalité entraîne l’élimination du couple).