Dominance?
Depuis un certain temps, le mot dominance est devenu un mot clef dans l’éducation du cheval. A mon avis ce mot n’a rien à faire dans l’éducation. Je ne veux pas du tout remettre en question les théories des « spécialistes en éthologie », mais je pense que le mot dominer, tellement mis en avant, devrait se faire remplacer par le mot « contrôler », qui laisserait beaucoup d’actions apparaître dans un autre aspect.
Très souvent vous pouvez voir que, malgré les efforts de son cavalier, le cheval n’en fait qu’à sa tête. Les punitions sévères dans certains cas ne laissent aucun doute à la question : « qui domine qui? »
C’est justement là où les opinions se partagent. La dominance du cavalier ne peut pas remplacer le RESPECT et la CONFIANCE. Ces deux mots sont à mon avis les mots clefs pour une bonne éducation.
Bien sûr, il faut savoir que le respect est une chose qui n’est pas dans le vocabulaire de nos compagnons. Il serait facile de dire : « hey, à partir de maintenant tu me respectes! ». Non, le respect est une chose importante, qui se mérite. Le respect n’est pas un truc à prendre, mais plutôt quelque chose de magnifique entre deux êtres vivants, il se donne. C’est pareil pour la confiance.
Alors comment faire pour « gagner » le respect et la confiance de son cheval ?
Dans une bonne relation, il n’est par exemple pas possible que l’un ne soit que preneur et l’autre que donneur. Ca ne marche pas entre humains ni entre homme et cheval. Le respect se comprend « donnant – donnant ». Le cheval peut faire ce qu’il veut? Il ne vous respectera jamais. Par contre, il vous respectera si vous exercez un certain contrôle sur lui. Contrôle n’est pas égal à domination. Contrôler le cheval vous donne la possibilité de demander à votre équidé de faire des actions sur vos commandes, sans demander son avis. Contrôler son cheval commence déjà dans la vie quotidienne, ou dans le round pen ou dans le paddock en liberté, sans bride sans rien. C’est là où nous demandons au cheval de faire un stop, donner les pieds, de tourner, d’accélérer etc… et c’est exactement là où il comprend que c’est nous qui décidons. C’est nous qui prenons la décision pour lui et lui comprend que nous avons pris contrôle sur lui. Une base pour une bonne éducation.
Et la confiance?
La confiance est la réponse à toutes les choses que nous faisons avec notre cheval, en le « contrôlant », sans que nous lui fassions subir des douleurs ou des souffrances corporelles. Le cheval se sent bien dans son rôle d’être contrôlé sans être blessé. C’est sur ce sol que les graines de la confiance sont semées. Il fait plaisir de voir pousser la confiance avec les exercices et le travail que nous faisons avec notre cheval, tout en gardant nos émotions sous contrôle et sans punition aucune pour notre cheval. En résumé, le contrôle du cheval nous donne le respect et le respect nous donne la confiance, le tout appelé « relation » dans le sens réciproque, basée sur une relation saine et confiante. Il est important de ne pas abuser de la position de « avoir le contrôle », il faut bien respecter les sentiments et les besoins de notre cheval et ne pas le prendre pour notre souffre douleur ; en revanche notre compagnon nous donnera ses services en échange de sa sécurité et de son bon traitement. Comme ça, chaque partenaire donne et peut ainsi recevoir, en gros la motivation pour une bonne relation est établie.
Conclusion :
Si vous voulez que votre cheval vous respecte et ait confiance en vous, travaillez ou manipulez-le avec des exercices simples, exercices qu’il est capable de faire sans que vous ne lui fassiez mal, répétez les exercices pour avoir les réponses voulues. N’hésitez pas à lui faire faire des choses à chaque fois que vous êtes avec lui, pour ensuite lui donner votre amour et récompensez-le pour son comportement positif. Remplacez la dominance par amour et respect, utilisez le contrôle pour lui faire comprendre qu’il peut avoir confiance en vous. Votre cheval vous en remerciera.