Qui n’a pas encore entendu les histoires sur la vie des « Amish » ou « Mennonits », aussi appelés les gens de la plaine. Ces gens sont peut-être les derniers qui « exploitent » les chevaux comme il était de coutume chez les paysans depuis des siècles.
Sur les fermes et les champs, tous les travaux sont faits avec l’aide précieuse des chevaux. Mais comme une amie m’a écrit, leur approche est vraiment différente. Très rarement on peut voir un cheval monté, parce que pour les Amish un cheval sans charrue ou carriole derrière est un signe de paresse.
Leurs chevaux sont, à part des Traits, où les Traits belges sont prédominants, des Trotteurs réformés ou même carrément des chevaux de course qui n’ont plus rien à donner et sont vendus pour presque rien aux Amish.
Vu la vie des Amish, les chevaux déjà attelés font de bons chevaux devant les carrioles, le seul moyen de transport permis chez ce peuple. Les couleurs bai, marron, alezan avec queue et crinière en noir sont, si ont peut le dire, les chevaux « préférés ».
Le deuxième samedi du mois, les Amish se trouvent autour d’une grange, c’est l’enchère « chevaux », mais aussi l’occasion de vendre des produits « fabriqués maison » comme des brides ou harnais d’attelage. La qualité des produits Amish, est incontestable et connue partout aux Etats-Unis.
Une famille veut par exemple vendre un cheval de 20 ans, trop vieux pour le travail, mais qui peut toujours rendre service à un papa qui apprend à son fils à conduire un attelage, pendant qu’un autre acheteur cherche un jeune cheval.
L’auction est une possibilité de sortie pour les hommes et leurs enfants, très rarement les femmes y participent.
Marchands de chevaux ou particuliers, tout le monde est là. Sur un terrain spécialement préparé, les essais sont possibles.
Les chevaux pleins de fierté et de vitesse montrent leurs capacités devant des carrioles deux roues, les affaires commencent alors.
Le prix pour un cheval entre 3 et 5 ans, bien attelé, est situé entre 1000 et 1500 $, pour les chevaux très speed ou autrement exceptionnels, les prix peuvent monter jusqu’à 3000 $ mais ce n’est pas le cas très souvent.
De préférence ce sont les hongres qui sont achetés, les étalons sont considérés comme trop dangereux et les juments ne sont pas toujours aimées à cause de leur caractère qui parfois peut être difficile.
Après les chevaux de « plaisir » ou de tous les jours, les Amish utilisent les chevaux de trait pour les travaux des champs. Soit pour tirer des charrues ou des machines pour la moisson, mais aussi pour le débardage.
Les grands Traits belges avec leur crinières délavées ou les Percherons noirs sont parmi les races préférées.
Les Clydesdales, connus de la pub « Budweiser » ne sont pas utilisés, le modèle n’est pas toujours bien pour les travaux des champs et les fanons ont trop besoin d’être soignés.
Le cheval de trait commence son éducation déjà très jeune. Attaché à côté d’un routinier à partir de deux ans, il apprend le métier, la connaissance des commandes et il commence à connaître les champs par cœur.
Une fois l’apprentissage fini (entre 5 et 6 ans), il ne faut pas beaucoup de directions ou de commandes supplémentaires, pour lui dire quelle direction il faut prendre pour travailler sur les terres familiales.
Le travail des chevaux de trait des Amish et leur succès sur les champs et les récoltes fait réfléchir beaucoup de fermiers « anglais » de notre époque qui eux commencent aussi à retourner aux sources pour des travaux spécifiques sur les champs ou sur la ferme en général.
Parmi les éleveurs, certains ont développé un faible pour la race American Cream, mais dernièrement c’est le Haflinger qui fait sa carrière dans les familles Amish, qui ont découvert sa polyvalence, mais aussi la possibilité d’un supplément dans leur revenus, car la vente des jeunes poulains est une affaire qui tourne.
Le Haflinger typé trait est plus recherché que le type sportif, mais comme partout dans le monde, il fait surtout le cheval de rêve pour les filles de n’importe quelle religion.
Les chevaux des Amish sont des membres de la famille. Quand le cheval ne peut plus travailler, il prend sa retraite sur un champ plein d’herbe, là il sert toujours comme mentor pour les jeunes poulains ou donne les premières leçons montées aux nombreux enfants de la famille.
Il arrive souvent que sur un champ idyllique sous l’ombre d’un arbre on puisse voir une simple croix en bois qui porte le nom de « Dan » ou “Roy”, etc… pour ainsi honorer la mémoire d’un fidèle servant équin.
Parmi les éleveurs de Trotteurs des Amish, il arrive aussi que parfois un « crack » est né. Peut-être même cette année?
Les Amish aiment se mesurer entre eux sur les courses attelées. Comme tous les ans, les organisateurs du « Kentucky Derby » invitent des jeunes chevaux prometteurs qui, pour se qualifier doivent courir avec une certaine vitesse.
Un cheval Amish nommé « Canned Jam » (quel nom), a réussi à répondre aux exigences du comité organisateur ; attelé sur une simple carriole « Amish », il a battu tous les records comparé aux Trotteurs “normaux”.
Les « courses » attelées des Amish sont toujours tenues avec leur carriole et leur propriétaire, car de laisser conduire une autre personne est reconnu comme tricherie.
Pour rester objectif dans mes propos, il faut aussi savoir que les Amish sont souvent cités dans les infos sur l’abattage des chevaux. Comme partout dans la vie on ne peut pas généraliser.
Des gens qui maltraitent leurs chevaux existent dans tous les milieux. Dans une région en Pennsylvanie par exemple, les Amish ne vermifugent jamais leurs chevaux, ils trouvent ça contre-nature.
Ma correspondante de là-bas dit aussi que les chevaux devant les carrioles travaillent dur.
Obligés de toujours trotter sur les routes, le sol dur laisse des traces et les tendons n’arrivent pas toujours à suivre.