Les Scythes (en grec ancien Σκὐθαι, Skúthai) sont un ensemble de peuples nomades, d’origine iranienne, ayant vécu entre le VIIe siècle et le IIIe siècle av. J.-C. dans les steppes eurasiennes. C’est une très vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces mêmes peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.
Les ancêtres des Scythes étaient de pacifiques agriculteurs jusqu’à ce que la domestication du cheval leur donne un autre point de vue. La supériorité du regard sur l’homme de la terre a rendu le Scythe plus fier, plus conquérant, plus violent…. La culture des hommes-centaures s’est répandue de l’Asie mineure à la Mongolie. Bien que peuples différents d’une longitude à l’autre, on retrouve partout des éléments culturels les réunissant. En particulier, le thème de la prédation dans l’iconographie de ces peuples, dans les somptueux décors du harnachement, paré de monstres, scènes de chasse…
Ce peuple, constitué de plusieurs tribus, ne vivait que de l’élevage de chevaux, parcourant la steppe selon les saisons, pour que le troupeau ait de quoi se nourrir. Les hommes étaient durs entre eux et fougueux sur le champ de bataille. La technique était d’attaquer l’ennemi en décrochant des flèches en arrivant sur lui, puis de tourner bride et de décrocher d’autres flèches en se retournant sur sa selle. En conflit aux frontières de l’empire romain (limes), les Scythes perturbaient la technique romaine de l’attaque ordonnée, avec formation en tortue. Lors d’un conflit, les romains virent au loin une petite troupe de Scythes se diriger vers eux avec force cris. La troupe se rapprochant, ils les virent prendre une autre direction, semblant poursuivre quelque chose. Il s’avéra que les Scythes ayant aperçu un lièvre, lui avaient donné la chasse plutôt que de s’occuper de l’ennemi !
Redoutables guerriers, ils mirent sous leur coupe les villes grecques limitrophes de leur empire. Lorsqu’un ennemi avait déplu au combat, sa tête servait ensuite de récipient lors des beuveries. Tous les ennemis tués étaient, de toute façon, décapités car la distribution du butin se faisait par un décompte des têtes ramenées par chacun.
Les tombeaux des Scythes sont des tumulus (appelés kourganes par les Russes), qui peuvent atteindre une taille monumentale. Les tumulus de la culture d’Andronovo vont de six à vingt mètres de diamètre. Les différences de taille reflètent des différences de statut social : les plus grands tumulus sont ceux des rois.
Le kourgane d’Arjan, en Sibérie méridionale, à 700 km à l’ouest de la pointe occidentale du lac Baïkal, est constitué d’un remblai en pierre de 120 mètres de diamètre et de 3 à 4 mètres de haut qui recouvre une structure constituée de 70 cages en rondins rayonnant autour d’un double noyau central. On y a retrouvé les restes de 300 chevaux devant provenir d’un festin funéraire. L’archéologue M.P. Griaznov a estimé que 1500 hommes ont dû travailler durant une semaine pour édifier cette structure. Un homme et une femme vêtus de fourrures richement ornées sont enterrés au centre, dans des sarcophages. Ils sont accompagnés par quinze hommes et par 160 chevaux entièrement harnachés. On y a retrouvé des tapis, les plus anciens du monde, rehaussés d’or et d’argent, ainsi que des armes et des sculptures. Elles fournissent des exemples de l’art animalier caractéristique des Scythes. L’ancienneté du kourgane d’Arjan, daté du VIIIe siècle av. J.-C., tend à prouver que les Scythes avaient une origine très orientale. De grands kourganes, de 100 à 200 mètres de diamètre et d’une hauteur atteignant les 17 mètres, parsèment également l’Altaï, ainsi que, plus à l’ouest, le Kazakhstan.