Il existe des mors ne pouvant pas se traiter dans les autres catégories et aussi des embouchures sans mors. Nous allons donc les voir dans cette partie.
Hackamore
Sévérité : dépend de la longueur des branches
Le hackamore mécanique est utilisé depuis très longtemps aux USA. Le cheval étant travaillé rênes longues et en rênes d’encolure, il n’y a normalement aucun contact. Mais attention, le contact sur le hackamore peut être très sévère.
En fait la sévérité du hackamore dépend :
– de la longueur des branches : plus elles sont longues et plus le hack est sévère
– de la muserolle : plus elle est fine et coupante plus le hack est sévère. De même une muserolle dure est plus sévère qu’une souple. Certaines muserolles contiennent une chaine en fer (très sévère)
Le hackamore est surtout utilisé en randonnées car il permet au cheval de ne pas avoir d’embouchure dans la bouche pendant de longues journées (il peut alors boire et se nourrir plus facilement aux pauses). Cependant il faut le manier avec précaution et sur des chevaux bien dressés car il peut retourner le cheval entre des mains inexpertes.
Certains hackamores possèdent une entretoise : il s’agit d’un morceau de fer reliant les deux branches pour limiter l’indépendance des branches
Mors combinés
Il existe des mors doublés : mors + hackamore. Ce sont des mors très dangereux et très sévères qui ne devraient pas être utilisés (on les croise parfois en CSO).
Hackenson
Le hackenson est une variante du hackamore : il s’agit d’un petit hackamore mécanique monté sur des montants en nylon. A l’origine il sert pour les hensons d’où son nom.
Les montants étant un peu élastique (le nylon peut s’allonger), il est moins sévère que le hackamore (de plus seuls des petits hackamors sont utilisés de cette façon).
Bosal
C’est une embouchure très spécifique qui agit par contact sur le chanfrein grâce à un contrepoids : le bosal est juste une pièce fermée, avec un contrepoids sous la tête et une muserolle.
Les actions de rênes sont faibles, elles font basculer le bosal qui agit alors sur le chanfrein. Pour tourner, il faut utiliser une rêne d’encolure.
Il existe des bosals plus ou moins sévères en fonction de la dureté et de l’épaisseur.
Elle est utilisée sur les poneys de polo et aussi pour commencer à dresser un cheval. Cependant les actions ne sont pas très précises pour un usage à haut niveau.
Variante du bosal, le vosal :
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(il existe une multitude de bosals différents)
Easy stop
Il s’agit d’un bosal avec une pièce en métal en plus qui agit sous l’auge. Il permet de stopper plus facilement un cheval un peu chaud.
Autres Easy-Stop :
Side Pull
Encore une embouchure sans mors. Pour tourner il faut faire une rêne d’ouverture qui va tirer sur le coté opposé de la tête du cheval pour orienter la tête et l’encolure. Le mode de fonctionnement est donc proche du mors à aiguilles, le mors en moins.
La muserolle coulisse légèrement dans les anneaux, de manière à permettre un meilleur contrôle qu’un simple licol.
La dureté du side pull dépend surtout de la muserolle (matière, rigidité, épaisseur). Il en existe en de nombreuses matières.
Chifnez
Autres noms : anticabreur, embouchure de présentation
Sévérité : très sévère, voire dangereux
C’est une embouchure en forme de cœur, très fine, qui se met sur des montants particuliers (et fin). La longe est attachée au 3 anneau et tout action vers le bas entraine une forte pression sur la langue (ce qui empêche au cheval de se lever).
Cette embouchure est surtout utilisée pour les présentations d’étalons ou pour amener les étalons à la saillie, mais il faut faire très attention car le chifnez peut couper la langue du cheval.
Elle n’est jamais utilisée longée ou montée ou à l’attache.
Surmors
Autres noms : mors de sécurité, mors supplémentaire
Le surmors n’a aucune utilité en temps normal. Il s’attache sur les anneaux de celui-ci et permet seulement d’avoir encore un mors en cas de casse du premier. Il est donc surtout utilisé en course de trot. Ils peuvent être en fer fin ou en chaine et sont donc très sévères (de manière à pouvoir s’arrêter lors d’une course).
Mors arabe
Sévérité : dangereux
Il s’agit d’un mors très sévère ou la langue est mise dans un anneau de fer. Il est utilisé lors des fêtes. Comme il est très sévère, les chevaux paraissent chauds bouillants, sautent sur place pour se défendre. Ils “dansent” pour les touristes devant les pyramides ou dans les fêtes “traditionnelles”.
A ne garder qu’en décoration sur un mur.
Nous savons que la sévérité d’un mors dépend en premier ligne de la main du cavalier.
par contre dire que le Mikmar est une embouchure douce, en sachant que le mors est torsadé et les branches très longues, c’est quand même à prendre avec prudence.
Il est clair que dans les mains des cavaliers expérimentés les différents mors trouvent leur utilisation plus facilement.
Mais, les mors comme par exemple le Mikmar ne sont pas soumis à des conditions spéciales, donc accessibles à tout le monde et c’est ça la raison pourquoi il est mieux de parler du Mikmar d’un mors sévère que dire il est doux.
Bonjour. Je voudrais savoir si l’auteur de cet article “Autres embouchures” les a utilisées et testées sur plusieurs chevaux avant de se prononcer sur leur dangerosité et leur sévérité. En fait, le Mikmar, par exemple, n’est pas le premier mors présenté sur les photos mais celui du milieu. Ensuite, j’en ai utilisé depuis trois ans sur des entiers pour monter et pour la saillie, et franchement, c’est un mors avec une action simple facile à comprendre pour les jeunes chevaux et qui ne s’enclenche que si le cheval ne répond pas à la muserole. Or, ils ont l’habitude de répondre à la muserole quand ils sont manipulés au licol ; c’est pourquoi les mors combinés sont une transition logique pour un jeune au débourrage vers le mors non combiné. Si on s’en est servi sur ces chevaux et dans ces conditions, c’est bien parce qu’il ne présentait pas de danger, surtout à la saillie où il y a toujours un risque, même avec un étalonnier de chaque côté, que l’une des longes passe sous l’antérieur. Vu également sa largeur et sa légèreté, il n’est pas méchant du tout car la pression est répartie sur une très grande surface. Si vous lisez n’importe quel forum français sur le Mikmar, tout le monde écrit qu’il s’agit d’un instrument de torture … mais si vous lisez jusqu’au bout, vous vous rendrez compte qu’à la question “En avez-vous déjà vu ou déjà utilisé ?”, la réponse est toujours “Non, jamais.” Pour moi le Mikmar inflige bien moins de douleur qu’un mors brisé classique. Faites des recherches et regardez l’action des mors, et surtout essayez avant de juger et de tirer des conclusions aussi définitives.
Autre idée reçue : plus une branche est longue et plus le mors est méchant. C’est tout le contraire ! Regardez l’angle d’enclenchement du mors à branches, et vous comprendrez tout de suite que le cavalier doit faire un mouvement des bras beaucoup plus ample pour appliquer la même pression que sur des branches courtes. c’est pourquoi vous pouvez laisser un mors à branches longues entre les mains d’un cavalier peu expérimenté sans risques, surtout par rapport à un mors de filet simple sans branches sur lequel le moindre mouvement des doigts va infliger une douleur immédiate et sans aucun avertissement ou temps de transition qui permettrait au cheval d’être prévenu qu’il va avoir cette douleur s’il ne fait pas ce qu’on lui demande.
Nous montons nos juments et hongres en bitless du Docteur Cook, qui est une invention très ingénieuse et utilisable à tout âge. Mais les étalons doivent obligatoirement être montés ou présentés en mors. C’est pourquoi pour nos étalons, et après de très longues recherches, nous avons choisi le Mikmar pour les jeunes et les saillies, et ensuite des branches longues (7 pouces) avec passage de langue pour déglutir et avaler la salive (ce que ne permet pas le Mikmar, ni l’immense majorité des mors d’ailleurs) : le Myler combiné.
Tout mors peut être méchant et même dangereux selon comment il est utilisé en cas de panique du cheval et surtout de son cavalier. Mais si le cheval a bien travaillé en main et est débourré correctement sans douleur et sans contrainte, il n’y a pas de raison d’appliquer la moindre pression sur un mors, sauf refus d’obéir pour des raisons autres que la peur ou la douleur. Pour ces raisons, la vraie équitation américaine, où tout est demandé à la voix, l’assiette, et le poids de la rêne longue sur l’encolure, est à mon avis un exemple à suivre, avant de choisir un mors soit disant doux et de tirer dessus sans raison.
Réponse Webmaster : Merci pour la précision sur le Mikmar, petite erreur dans la disposition des images 🙂
Le reste je laisse ca aux spécialistes 🙂